Amante Amato : Interview

Nous vous avons récemment parlé du jeune artiste Amante Amato. Nous sommes parties à sa rencontre pour en savoir un peu plus sur cet artiste parisien encore méconnu du grand public.
Amante Amato a sorti ses principaux titres en 2019 et 2020. Sa musique, à la fois envoûtante et touchante, se situe entre l’indie pop et l’ambiant progressif. 

On a donc saisi l’opportunité pour discuter avec lui, on a parlé musique, projets, influences…

 

Amante Amato : Interview

 

Est-ce-que tu peux me raconter brièvement ton histoire ? 

Je m’appelle Luigi, je suis franco-italien, j’ai 30 ans, je suis né et j’ai grandi à Paris et je vis désormais à Biarritz. La grosse partie de ma famille habite en Italie mais je n’y ai jamais habité plus de 6 mois.
Je suis rentré au conservatoire quand j’étais au collège puis j’ai fait une école de communication, j’ai trouvé un stage en production et j’y ai ensuite travaillé. 

Après ce job j’ai économisé et je suis parti à San Francisco pour faire une école de production musicale. Quand je suis revenu j’ai créé beaucoup de musique à l’image pour des publicités et en parallèle, je continuais la musique. J’avoue que cette expérience de musique à l’image m’a moyennement plu (rires) car je n’étais pas vraiment libre, on ne pouvait pas être 100% créatif. J’ai mis ça de côté et je m’en mords un peu les doigts parce que c’est quand même une bonne source de revenus (rires). 

 

Comment et quand tu as commencé à faire de la musique ? 

Petit je jouais du piano, ma mère m’avait inscrit à l’initiation au solfège et au piano quand j’avais 7-8 ans. J’ai continué pendant un bon moment puis je me suis mis à la guitare.
Au lycée, j’avais un groupe de rock avec mes 3 meilleurs potes, c’était super cool, on a beaucoup joué à Paris et on a fait quelques petits concerts en Province mais c’était surtout un bon moyen pour passer du temps avec une bande de potes. 

 

As-tu déjà pris des cours de chant ?

J’ai déjà fait du piano et de la guitare donc, mais jamais de chant. J’ai découvert l’autotune, j’aime bien le look que ça donne et ça aide beaucoup à la création. Elle permet de créer des choses que je n’essayerais pas en temps normal mais parfois c’est un peu traître car ça te fait perdre tes compétences pour le chant ! Mais pourquoi pas plus tard prendre des cours de chant.

 

Pourquoi chantes-tu en anglais ? 

Parce que je suis un peu timide (rires), comme je parle anglais c’est un moyen de dire tout ce que je veux exprimer plus facilement. C’est quelque chose qui vient naturellement, il y a un côté plus difficile à décoder, et j’aime bien ça. 

 

Comment est-ce-que tu définirais ta musique ? 

Honnêtement, je ne sais pas (rires), en tout cas je sais que la musique que je produis a vraiment quelque chose de curatif pour moi. Au départ, c’était assez personnel mais c’est vrai que c’est assez chouette de la partager que ça soit avec mes proches ou avec un public. 

J’ai du mal à la définir, comme j’ai aussi du mal à terminer mes morceaux, j’en ai pas mal en attente que je ne termine pas. J’ai souvent du mal à finaliser les choses mais je fais un travail là-dessus en ce moment (rires).  Pour en revenir à définir ma musique, on me dit souvent que je fais un peu de la musique de « fragile » (rires). 

 

Pourquoi « Amante Amato » ? 

En italien « Amante Amato » veut dire l’amant.e aimé.e. Ça s’est fait un peu comme ça, je me suis arrêté sur ce nom et je l’ai pris, je trouvais que ça sonnait bien. La sonorité du nom fait un peu japonais, j’aimais bien l’aspect international.

 

 

Qu’est-ce-que signifie tes morceaux pour toi ? 

Je pense que quand j’écris c’est un peu mon inconscient qui essaye de me parler et de me faire dire et comprendre des choses. C’est une sorte de thérapie qui n’est pas toujours évidente à décoder (rires). Il y a des moments où je suis dans la traduction et d’autres où je ne le suis pas. Elle est dure ta question (rires) !

 

Comment et où crées-tu tes morceaux ? 

Je fais mes prods, mes compos, mes mixs tout seul avec mon ordi, mes synthés à côté puis je pose ma voix dessus. Je me place plutôt dans la catégorie où quand je crée, je laisse mon cerveau me guider et je commence à chanter en yaourt pour créer des mots clés afin que le résultat final donne quelque chose. Je trouve que c’est un vrai travail de psychanalyse, j’essaye toujours de déchiffrer ce que mon inconscient veut me faire dire (rires). 

À la base je créais chez mes parents car j’ai  transformé ma chambre en studio. Mais depuis que j’ai déménagé, je crée chez moi ! Ce n’est pas l’idéal mais pour l’instant, ça fonctionne. Je préfèrerais avoir un endroit qui est dédié à ma musique mais ça sera sûrement pour plus tard !

 

Tu préfères écrire le jour ou la nuit ? 

Je pense que je préfère écrire la nuit mais c’est vrai que pour toutes les choses créatives, je ne choisis pas forcément le moment. Véritablement, la nuit a une atmosphère plus propice à ça mais en général j’écris de manière spontanée donc je ne choisis pas fatalement l’instant. 

 

As-tu réussi à créer pendant les confinements ? 

Je n’ai pas réussi à être très productif. Dans ma vie de tous les jours je suis assez casanier, mais là ce n’était pas moi qui décidais quand je pouvais sortir ou non. Je trouve que quand le monde va mal ce n’est pas hyper simple d’être productif. Et puis, il n’y avait pas grand chose à raconter. Au départ, je pensais que j’allais faire plein de musiques, en terminer d’autres, mais au final ce n’était pas évident ! 

 

As-tu eu des influences pour ta musique ? En as-tu toujours ? Si oui, lesquelles ? 

Honnêtement, je ne saurais pas te dire. Je pense que dans ce que je fais il y a des idées par-ci par-là, j’ai un côté un peu Emo qui date du collège. Par la suite, j’étais à fond dans le rock dans les années 90-00 avec les Strokes par exemple. 

Aujourd’hui, il y a des artistes que j’écoute qui m’influencent sûrement mais je ne pense pas avoir eu une influence en particulier.

 

Quels sont les arts majeurs qui t’influencent pour ta musique ? 

Le cinéma, je pense, m’a donné le goût pour un certain type de musique. J’aimerais d’ailleurs beaucoup faire de la musique de films.
Aussi, j’ai eu une grosse période où je regardais beaucoup de vidéos de danse, je trouve ça fascinant. Blood Orange m’a inspiré, il s’agit du projet de Devonté Hynes qui est un compositeur New Yorkais.
Je suis en train de me redécouvrir un amour pour la peinture, j’aime également la photo, je suis assez sensible à l’art en général. 

 

Amante Amato : Interview

 

As-tu déjà eu des projets musicaux par le passé ?

Oui ! Alors au lycée mon groupe s’appelait Les Marie Antoinettes… oui oui ! (rires). J’ai eu un projet avec un ami, avorté avant le live, qui s’appelait Lotvs, on a réalisé un EP mais sans jamais le sortir…
Après, j’ai joué dans des projets comme Ryder the Eagle, j’ai pas mal tourné en Europe avec lui. J’avoue que je garde une certaine frustration de ne pas aller jusqu’au bout de mes projets mais ce n’est pas trop tard, je travaille là-dessus aussi (rires).

 

As-tu des projets à côté ? 

J’essaye de revenir dans le « game » de la musique à l’image d’une manière plus artistique, moins cadrée, pour laisser place à la créativité et l’imagination.
Aussi, actuellement, je bosse sur un film d’animation qui va bientôt sortir.
Je bosse également avec une amie, scénariste et réalisatrice, on espère que son premier long métrage va entrer en production bientôt.

 

Et des projets futurs ? 

Pour le moment, pas vraiment, mis à part les projets dont je t’ai parlé. C’est assez flou, et encore plus avec cette période. Je vais continuer à sortir mes morceaux au compte-goutte pour le moment et je verrais ensuite. 

 

Aimerais-tu jouer à l’étranger ? 

Oui bien sûr j’adorerais même si avec la situation sanitaire c’est un peu compliqué. J’ai envie de ça comme j’ai envie d’être en studio avec des gens car je crée seul depuis un an et demi et ça me manque de ne pas partager la musique avec d’autres personnes. 

 

Aimerais-tu collaborer avec d’autres artistes ? 

Oui, mais pas sur un projet featuring, plutôt écrire pour d’autres ou pour partager des projets avec d’autres artistes. 

 

Aimes-tu jouer seul ? Aimerais-tu monter un groupe ?

J’aimerais bien faire partie d’un groupe, je l’ai déjà expérimenté et ça m’a plu. Je sais que c’est cool et encore plus si c’est avec des potes ! Je pense que c’est plus marrant que de tourner tout seul. 

Être seul me plaît aussi mais de toute façon, avec la crise sanitaire on ne sait même pas quand on pourra refaire des tournées, donc à suivre mais je pense que si je ré-intègre un groupe ça ne sera pas pour mon projet à moi, à moins que mes projets explosent et que je fasse plein d’argent (rires). Je pense aussi que quand la crise sera terminée il y aura moins d’argent donc beaucoup d’artistes vont tourner seuls, car ça coûte bien moins cher. 

 

Quels sont tes artistes du moment ?

Pour les artistes que j’écoute en ce moment, il y a Oklou, Flore Laurentienne un canadien que j’adore. Oneohtrix Point Never, il a d’ailleurs sorti un nouveau projet il y a peu. J’adore aussi l’album d’Ichon, son morceau pour Colors est vraiment cool !
Il y a aussi bien sûr David Numwami, Gaëtan Nonchalant… Évidemment Ryder The Eagle, November Ultra, toplineuse de génie qui a une voix de velour, et pour un dernier JÄDE.
La liste pourrait être longue mais voilà ceux que j’écoute en ce moment !