Hinds : Interview

Nous vous parlions précédemment de Hinds, jeune quatuor espagnol. Pour la sortie de, leur premier album, ‘Leave Me Alone’ nous sommes allés à leur rencontre.

 

Hinds : Interview
De gauche à droite : Ana – Carlotta – Amber – Ade – © Ludo Lorrain

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Pourquoi avoir voulu faire de la musique ensemble ? Comment vous êtes vous rencontrées ?
Amber tu ne connaissais pas les filles avant, qu’est ce qui t’a donné envie de les rejoindre ?

Carlotta : Nous nous sommes rencontrées par des garçons et la musique de Madrid ; les concerts, la nuit, la bière… Et nous avons monté le groupe parce que nous voulions faire de la musique.

Amber : Moi je connaissais la musique, mais pas le groupe personnellement. Elles m’ont demandées de les rejoindre.

 

Vous êtes très jeunes (21 ans), est-ce que vous avez fait des études avant de vous consacrer entièrement à la musique ? Vous avez eu une formation musicale ?

Ana : Oui, nous avons toutes étudiées à l’université.

Carlotta : Ana et moi nous avons toujours énormément aimé la musique, nous allions tous les weekends à des concerts. Mais nous n’avons jamais étudié la musique pour en faire un métier. Amber et Ade l’ont fait.

 

Vous avez toujours des projets à côté ? Je sais que Carlotta tu es aussi réalisatrice et actrice, et que toi Ade tu mixes dans Orlando. C’est toujours d’actualité ?

Carlotta : J’ai été actrice autrefois, mais je ne le suis plus.

Ana : Mais tu es toujours réalisatrice.

Carlotta : Oui, j’adore toujours faire des vidéos, les publier, et tout ça.

Ade : Moi je ne mixe plus qu’une fois tous les trois mois. Ca devient rare, mais ça continue. Mon pote est toujours là ‘Tu es là ce weekend ?’, ‘Non’, ‘Ok, je le ferai alors’.

 

Diego Garcia, le chanteur des Parrots, a produit votre album, ‘Leave me Alone’ qui est sorti récemment. Comment avez-vous rencontré le groupe ?

Carlotta : En fait, c’est arrivé au moment où Ana et moi nous nous sommes rencontrées. La scène musicale de Madrid explosait à ce moment là et ils jouaient tous les week-ends. Madrid n’est pas très grand donc on s’est connues comme ça.
 

La musique San Diego lui est dédiée?

Ana : On ne peut pas le dire.

Carlotta : Non, on ne peut pas le dire (rires).

 

Ana et Carlotta, vous chantez toutes les deux sur vos morceaux. Comment faites vous pour l’écriture, vous écrivez ensemble ?

Ana : Oui, nous avons toutes les deux commencées au même niveau : le chant, la musique, qui était niveau 0. Comme nous aimions toutes les deux chanter et jouer de la guitare on ne s’est jamais dit : ‘Toi tu vas apprendre la basse et moi je vais chanter’, ou le contraire. Nous aimions juste toutes les deux chanter et jouer donc nous avons gardé ça. Quand nous avons commencé à faire des reprises nous le mettions en valeur. Par exemple dans la première reprise nous n’en avions pas encore conscience, mais nous étions déjà en train de travailler comme on le fait dans le groupe : ‘Là je vais aller doucement et tu vas prendre ma voix et chanter de manière plus forte, puis on va chanter en même temps mais sur des tons différents’.

Carlotta : C’était assez naturel.

Ana : Oui, c’est venu comme ça. Et puis pour l’écriture nous écrivons toujours les paroles entières d’une chanson avant de les partager et d’imaginer comment les mettre en forme, même sur scène.

 

Hinds : Interview
© Ludo Lorrain

 

Vous êtes toujours en tournée depuis quelque temps, d’autant plus que maintenant l’album est sorti. C’est ce que vous aviez souhaité dès le départ ?

Ana : Oui, depuis que nous avons le groupe. C’est bien parce que si tu es en tournée, cela veut dire que tu fais quelque chose de bien.

 

Justement, vous êtes très présentes sur la scène internationale, plus que la plupart des groupes espagnols. Comment pouvez-vous l’expliquer ?

Carlotta : Il faut demander aux gens (rires). Quand nous avons commencé à mettre nos musiques sur internet, les premiers retours venaient de Londres, des Etats-Unis, de l’Allemagne… Nous ne l’avions pas du tout imaginé.
 

Vous avez composé la plupart de l’album durant votre tournée. Quelle était votre manière de travailler ?

Carlotta : En dormant très peu.

Ana : Et en souffrant (rires).

Carlotta : Oui on souffrait beaucoup. Nous écrivions quand nous étions à Madrid. Nous travaillions tous les jours, et nous n’avions jamais un instant de libre, pour faire des improvisations à la guitare par exemple, c’était impossible. Nous écrivions quand on était à la maison, et nous y étions très peu donc c’était toujours très fatiguant.

 

Hinds : Interview
© Ludo Lorrain

 

Deux morceaux de l’album, Chili Town et I’ll be your Man ont la même intro, même si après les chansons partent dans des directions opposées. Pourquoi avez vous fait ce choix ?

Ana : L’intro de Chili Town forme toute la chanson de I’ll Be Your Man.
Nous avions d’abord la majorité des structures de Chili Town et puis nous avons cherchés à faire une intro. Nous aimons faire des intros pour nos morceaux, même si elles n’ont rien à voir avec le reste de la chanson. Et nous avons trouvé ces sept accords que l’on aimait vraiment beaucoup et qui donnaient sens à toute la chanson. Et puis on s’est mis à improviser là-dessus et une voix est venue. Mais nous ne pouvions pas faire une musique de vingt minutes, alors nous avons décidé de la garder comme intro et développer ces accords sur une autre chanson.

Carlotta : Poétiquement, ça donnait un autre sens à nos yeux. Chili Town parle d’une personne qui parait forte, à qui tout réussit, et I’ll Be Your Man parle de quelqu’un qui est plus faible, fragile et c’est une autre facette de cette personne. C’est comme si la chanson représentait ces deux facettes, qui se complètent. Parce que tu peux te sentir comme un gagnant, et au contraire comme un vrai looser par moment (rires).

 

Est-ce qu’on doit voir I’ll be your Man comme une continuité de la première ?

Carlotta : Oui… Non pas une continuité. Il faudrait plutôt voir les deux en même temps.

Ana : Comme un pack.

Carlotta : Oui, comme un pack. Ce n’est pas l’une, puis l’autre, mais plutôt l’ensemble qui donne du sens.

 

And I Will Send Your Flowers Back et Solar Gap sont sans aucun doute les chansons les plus mélancoliques de l’album, ce qui est assez étonnant mais rentre justement bien dans l’ensemble, le complète. Se sont aussi des chansons que vous avez composé en tournée ? Au même moment que les autres ?

Ana : Elles sont arrivées plutôt en fin de composition de l’album. Bien entendu, nous avons commencé avec les  singles, Garden, Castigadas En El Granero, San Diego, qui sont sortis les premiers. Puis les autres sont venus, plus mélancoliques car l’hiver arrivait, c’était le rush, nous étions en tournée, et nous ressentions des choses différentes. Nous savions que nous ne pourrions pas les jouer avant qu’elles sortent sur l’album et qu’on les ait enregistrées. Nous réfléchissions davantage au son, aux sentiments qu’elles dégageraient et à l’enregistrement, plutôt que de penser à la manière dont elles seraient jouées en live. Nous ne savons d’ailleurs toujours pas comment jouer certaines d’elles en live (rires). C’est pour cela que c’est plus mélancolique.
Ce que je veux dire, c’est que tu n’écris pas des chansons mélancoliques pour les jouer en live, ou le moins possible. Pour nous le concert parfait c’était il y a quelques mois ; les gens transpiraient, dansaient, se sentaient libres, déchaînés et  se mettaient ensemble. Mais quand nous sommes rentrées, on s’est dit qu’il fallait penser l’album dans son ensemble. Un album doit être complet, il ne doit pas représenter un sentiment général.
Alors nous nous sommes juste mis à écrire sur ces chansons que nous voulions écouter, et ne pas jouer en live. C’est pour ça que c’est plus mélancolique ; c’est toi quand tu es chez toi, avec tes écouteurs, pensant à ce garçon (rires).

Carlotta : Nous avions envie de ça à ce moment. Nous avons voulu faire ces chansons parce que ça en valait la peine, pour les écouter et ne pas nécessairement les jouer en live.

Ana : Un album est un album, et reste différent d’un live.

 

Pourquoi avez-vous choisi de ressortir vos anciens titres sur cet album ?

Ana : Nous avons fait ‘Very Best of Hinds so Far’ après avoir enregistré l’album. C’était parce que  nous étions en tournée aux Etats-Unis et tout le monde nous demandait nos anciennes chansons comme Bamboo ou Trippy Gum. Les singles avaient tous été épuisé trois mois après leur sortie. Nous avons plus pensé à faire ça parce que l’on savait que l’album ne sortirait qu’en janvier. Nous avons fait ce petit EP pour tous nos nouveaux et anciens fans qui n’avaient pas pu avoir les chansons matériellement. Nous n’avons pas écrit ces chansons pour l’EP, nous les avions déjà. Nous avons fait ce pack pour nos fans qui voulaient l’avoir.
Dans nos têtes, nous avons juste fait les singles, et l’album. L’EP était juste quelque chose de matériel.
 

Votre album sonne très californien et j’imagine que cette scène musicale vous attire. Mais vous venez de Madrid, est ce que des groupes espagnols font aussi partie de vos influences ?

Carlotta : Oui, bien sûr. Madrid n’a pas de plage mais c’est tout à fait la même chose (rires). Le son, l’ambiance, le temps et le style de vie… C’est assez californien.
On adore les Parrots, qui ont été nos mentors pour tellement de choses. Nous adorons toujours leur musique et la manière dont ils écrivent, jouent…  Il y aussi les Nastys, qui sont comme nos frères.

Amber : Dans la scène garage il y a aussi Mujeres, de Barcelone.

Ade : The South aussi, de Barcelone.

Carlotta : Sen Senra et Novedades Carminha de Galice. Pour nous c’est beaucoup, et suffisant pour apprendre.

 

Hinds : Interview
© Ludo Lorrain

 

Vous dites souvent que vous n’êtes pas très populaire en Espagne. Comment pouvez-vous expliquer cela ?

Carlotta : C’est vrai. Je suis étonnée que tu t’en rendes compte parce que nous pensions que personne n’y prêtait attention.

Ana : Je pense que c’est parce que le DIY (« Do it yourself »), le funk, le garage et tout ce qui y touche est petit en Espagne. Il est fort parce qu’il y a plusieurs groupes mais ça reste petit. La scène principale n’est pas très DIY et funk donc les gens n’aiment pas tant que ça ce style.
Ce n’est pas que nous ne sommes pas très populaires, parce que maintenant tous ceux qui aiment la musique savent ce qu’est Hinds. Enfin, ils pensent savoir ce que c’est, mais ne connaissent pas. Ou bien ils savent juste que l’on est un groupe.  C’est quelque chose de gros pour l’Espagne ce que l’on fait, parce que personne ne l’a jamais fait avant. Les gens qui n’aiment pas notre musique ça ne nous dérange pas du tout. Par exemple, un français qui n’aime pas va juste se dire ‘Ok, je n’écouterai pas ça’, mais les espagnols eux disent ‘Qu’est ce qui se passe ?’, ils veulent vraiment savoir. S’ils n’aiment pas ils vont détester parce qu’ils ne comprennent vraiment pas comment nous avons réussi, alors que d’autres bons groupes, ou d’autres groupes qu’ils aiment restent en Espagne. C’est très radical comme sentiment : soit ils vont adorer, soit il vont détester, parce que personne d’autre ne le fait. Mais nous ne nous décourageons pas pour autant ; nous avons un petit spot en Espagne, que nous gardons et que nous ne laisserons à personne d’autre. Nous essayons vraiment de nous battre pour ça. L’Espagne est super cool et nous sommes fières de venir de là. Nous faisons toujours des efforts dans nos playlists pour ajouter de la musique espagnole, parce que nous aimons vraiment les groupes. Tout ce que nous avons appris quand nous avons commencé vient de groupes espagnols.

Carlotta : Je pense que c’est aussi très culturel. En Espagne on aime beaucoup raconter des ragots.
Par exemple à la télé, les émissions les plus populaires sont toujours à propos de ragots.

 

En France aussi.

Carlotta : Vraiment ? Wow.

Ana : C’est un peu comme dans tout. À partir du moment où les gens commencent à parler de toi dans des émissions de radios ou des magazines culturels populaires, tu es sujet aux ragots. Par exemple il y a eu ce rappeur [NDLR : C. Tangana] qui a fait une musique sur Carlotta, elle ne l’a su qu’après.
Et à partir de là c’était dans toutes les revues, les magazines… Ils ne se connaissent même pas, il n’y a aucun lien musical autour… Donc les ragots …

Carlotta : Ils adorent jaser. Et si Hinds commence à vendre  alors ils vont parler de ça, tu vois ? Cela va faire du bruit. C’est super dur pour nous de l’expliquer, parce que nous n’avons pas l’impression de faire quelque chose de mal. On partage juste de la musique, on fait nos trucs et on va où les gens veulent nous voir.

 

Hinds : Interview
© Ludo Lorrain

 

Prêtez-vous attention aux commentaires sur les réseaux sociaux ? Certains d’entre eux sont parfois durs à votre égard, mais vous semblez toujours rester positives et dans l’auto-dérision. Comment vous vous sentez ? 

Ana : Sur le moment cela nous rend vraiment folles. Même si on n’y prête pas forcément une attention particulière on les lit presque tous. Ça nous énerve. Les gens sont justes super durs et stupides derrière leur ordinateur. C’est comme s’ils venaient vers toi et te disaient : ‘Eh, je pense que ton groupe c’est de la merde’. Juste pourquoi? Je veux dire,  personne ne marche dans la rue et dit : ‘Eh je pense que tu agis comme une merde’. Tu ne le dis pas parce que tu sais que tu risque quelque chose, tu vois ? Tu risque de te faire frapper. Mais à partir du moment où tu fais partie d’un groupe ils pensent que ça ne pourra pas arriver. Les gens sont justes stupides (rires).

Carlotta : Je ne sais pas comment le voir, mais je pense que la bonne chose là-dedans c’est que les commentaires violents que l’on reçoit en face, n’arrivent qu’en Espagne.  Mais bon… Je ne sais pas… T’as qu’à continuer, mec !

Ana : Mais si personne ne nous détestait, si nous n’avions jamais de mauvais commentaires, ça voudrait aussi dire que l’on fait quelque chose de mauvais, tu vois ce que je veux dire ? Si tu en parles, c’est parce que tu en as pensé quelque chose, même si tu as pensé que c’était la pire chose que tu ais pu écouter, ou quoi. Nous faisons quelque chose de différent, ce qui est toujours bien. Et le live ne pourra jamais être meilleur si tu n’as pas des avis différents.  Mais tu sais, ce que nous te disons là c’est quelque chose qui est vraiment pensé parce que quand nous recevons des commentaires négatifs on se dit pas ‘Ok, on fait quelque chose de bien’, non. Ça nous énerve beaucoup, mais quand nous prenons du recul, quand nous y pensons vraiment, on se dit : ‘Ok, même si on reçoit tellement de merdes, et qu’on doit recevoir ça tous les jours, c’est comme ça. Toutes les personnes qui font des choses bien sont aussi détestées par certaines. C’est juste comme ça que ça marche’.

Carlotta : Je me sens juste désolée pour nos familles.

Amber : C’est la seule image qu’ils reçoivent de nous (rires).

Carlotta : Oui, la plupart des choses qu’ils lisent sont des revues espagnoles, et on est un groupe totalement différent en Espagne, de ce que l’on est vraiment. C’est juste triste qu’ils aient cette vision de nous toujours en train de se battre contre tous ces commentaires et toute cette merde que disent les gens, on est là : ‘Non maman, je te promets qu’on va aux Etats-Unis, où les gens nous aiment, nous disent qu’on a fait leur journée, leur week-end, et qu’ils nous ont attendu pendant six mois, et on va en Allemagne, ou en France, en Angleterre ou en Australie…’

Ana : Et on rend les gens heureux (rires).

Carlotta : Oui, on rend les gens heureux, et ils nous aiment vraiment. Donc ne t’inquiètes pas maman, on ira bien, on va bien (rires).

Hinds : Interview
© Ludo Lorrain

 

Quand vous avez commencé, je sais que vous avez reçu pas mal de commentaires sexistes. C’est toujours d’actualité ?

Ana : Oui, tout le temps. Je veux dire, c’est tellement facile.

Carlotta : Tout ça est vraiment connecté. Tout ce qu’ils disent : ‘Elles  ne savent pas jouer, ou elles chantent en criant, elles s’habillent comme ça’… Je pense que tout ça est vraiment en lien avec le fait que l’on soit des filles.
Tu n’es pas habitué à voir une fille faire du rock, parce qu’il n’y en as pas beaucoup qui le font. Ce que tu as l’habitude de voir ce sont des filles qui font de la pop, super produites, où tout est toujours parfaitement accordé, super poli, tu vois. Cette image qu’ils ont, ce à quoi elles ressemblent, comment elles sont sur scène… Tout est toujours hyper réfléchi et préparé. Et le rock est plus associé à la vie en elle-même, une chose passionnée, ou plus primitive. Donc tout d’un coup, de voir des filles faire ça, on pense ‘ce n’est pas bien’. Mais quand tu dis que les Black Lips crient sur scène, tu ne t’en es jamais plaint. Peut-être que tu n’aimes pas ce genre de musique, ce n’est pas de ma faute mec.  Je suis sérieuse, peut-être que tu n’aimeras pas non plus Ty Sygall, ou tout simplement la musique garage. Mais tu n’as pas à nous aimer, ne t’inquiètes pas (rires).

Ana : Le sexisme est derrière tout. Je veux dire, même si tu n’as pas envie d’être sexiste, tu le deviens, d’une bonne ou d’une mauvaise manière. Sérieusement, les gens restent coincés derrière ça, c’est tellement facile d’en parler et d’y rester. Même si quelqu’un n’aime pas la musique, au lieu de se dire ‘Ok, je n’aime pas cette musique’, il dit ‘Elles sont là parce qu’elles ont des nichons’. Il y a aussi des gens, des mecs, qui font de la musique et qui n’ont pas de seins et tu ne dis rien, tu vois. On est ici parce que des gens aiment notre musique, tu n’as pas besoin de dire qu’on a des nichons. Bien sûr qu’on en a, merci de l’avoir remarqué ! (rires). Nous en sommes là parce que les gens aiment notre musique. C’est tellement facile de dire : ‘Pourquoi elles sont là ? Parce que ce sont des filles’, plutôt que de dire ‘Non, parce que leur musique est appréciée par d’autres personnes’.
 

Le top trois musical de Hinds?

Carlotta : The Srokes

Amber : Mac De Marco

Ana : Juan Wauters