Intériorités voyageuses d’Aurore de St Baudel

Province historique de la France de l’Ancien Régime ayant pour capitale Bourges, mais dont toute structure administrative disparaît définitivement avec la Révolution française, Le Berry, bien que l’article Wikipedia ne l’évoque pas (encore), est aussi le berceau d’une pépite pop en pleine effervescence : Aurore de St Baudel. 

 

Interiorites voyageuses Aurore de St Baudel

 

Musicienne autodidacte, adepte de la MAO (qui agit ici comme traducteur d’atmosphère), et aventurière experte des séquences émotions, Aurore de St Baudel c’est un condensé d’amour, de langueur, de fureur de voyager. Tout ça propulsé par une pop électro chargée d’une saveur parfois techno qui nous donnerait presque envie de se lancer dans nos propres introspections tout en balançant nos corps, nos têtes ; nos coeurs en otage d’une sensibilité contagieuse qu’elle (seule) sait transmettre.

Douze minutes de voiture ou trente-sept minutes de vélo, voilà peut-être à quoi tient le lancement de Aurore dans la musique, et aussi le temps de trajet qui sépare le village de Lignière au village de Saint-Baudel (ahhh tout s’explique!). 

Bénévole pendant plusieurs années au festival L’Air du temps à Lignière, elle y trouvera ses premières inspirations par des concerts marquants, notamment celui d’Arthur H en 2010.
En 2018, la salle qui lui a fait tant découvrir, lui fait l’honneur d’ouvrir sa saison 2018/2019. C’est le début de son petit bonhomme de chemin qui croisera peu de temps après la sortie de son premier single clipé, La nuit de Berlin.

 

 

À partir de là, éclot petit à petit tout le potentiel d’une artiste dont l’attache à ses origines et la passion pour le voyage forment un sublime paradoxe. De là découle un périple presque mental, des balades dans des atmosphères. On l’imagine alors allongée sur un lit, déambulant à Berlin non loin des vibrations du Berghain, ou dansant jusqu’à s’étourdir dans un champs du Berry.

Dès lors naît son premier EP, Tokyo l’été. Sorti le 2 octobre, Tokyo l’été c’est ça, du voyage, du spleen et aussi beaucoup d’amour. De l’amour souhaité, de l’amour chagrin, de l’amour déclamé.
Tout au long de cette proposition, on est invité à suivre des élucubrations, du rêve amoureux au désenchantement. Désabusé on se perd dans les vapeurs du temps et de l’espace, et puis l’errance finit par une gueule de bois.

Des fleurs de cerisiers japonais comme des fragments de son intimité peut-être est-ce ainsi qu’il faut voir les six morceaux de cet EP.
Ne reste plus maintenant qu’à le savourer en attendant le prochain…