Cate le Bon, virtuose de la tendresse

Cate Le Bon est sans doute l‘une des révélations de ces dernières années qui mérite encore plus de succès, cette célèbre galloise à la voix captivante nous offre à chaque sortie d’albums et d’EPs une occasion de nous couper le souffle. Les disques s’enchaînent années après années et son patrimoine musical s’enrichit, elle se distingue de tout autre artiste avec son style et son humeur désabusée. 

Les sonorités de ses musiques sont différentes et son pluralisme plaît au grand public, sa musique pop, électro, sombre quelquefois, ne manque pas de charmer. L’évolution de Cate le Bon se ressent dans chacune de ses productions, mais elle garde souvent une douceur et une réserve, comme si elle se retenait de révéler ses plus profonds secrets, quasiment troublants. 

Elle séduit beaucoup grâce à ses paroles ou sans. Dans son EP sorti en 2020 elle présente une tonalité nouvelle, aux mélodies différentes. Cate le Bon est versatile, mais ne quitte jamais son univers. L’intonation de sa voix vient rajouter de la douceur à la mélodie en fond, ce qui rend la création encore plus unique. 

Cate le Bon n’est pas une chanteuse, c’est une artiste qui arrive à se hisser petit à petit en haut du panier, parmi les plus grands. Intelligente, ses featurings sont de choix : Perfume Genius dans son album Mug Museum, Ed Bowie dans son dernier EP en collaboration avec Group Listening. Son album sorti en 2019 Reward dépeint une autre image de l’artiste : la tristesse, le changement, la solitude. Une multitude de sentiments nous envahissent à l’écoute de cet album et ils sont tous synonyme de sérénité. Le magnifique morceau Daylight Matters retrace une petite histoire d’amour très mélancolique donnant presque l’envie de s’effondrer en l’écoutant. 

Ce qui est surprenant, c’est que ses autres albums ou EP ne lassent pas, c’est une exploration constante jusqu’à épuisement d’inspiration : Myth 004 (EP) avec Bradford Cox approfondi une fois de plus des sonorités et un autre monde, ce qui est marquant dans Constance. Son tout premier album mélange finesse, délicatesse avec des airs de rock and roll : mariage merveilleux. Crab Day, avec ses air de basses et guitares, un peu de gallois au chant, remplit l’auditeur d’une envie de danser toute la nuit (même dans ces moments). Elle réussit à mettre en lumière une autre manière de découvrir la musique avec brio, l’écoute se fait sans fin.

Sa musique évoque un tas de sujets que ce soit l’amour, la tristesse, mais surtout des thématiques absurdes, bercées le plus souvent par sa guitare et des descriptions de sa vie. Même si dans la globalité, les paroles ne sont pas ce qui marque le plus. 

Déroutante, enivrante, sa musique berce et rend heureux. C’est une femme pleine de ressources qui a déjà sorti cinq albums, trois EPs et plusieurs singles et on espère qu’elle n’en reste pas là.