Premier jour au TINALS, Nîmes

Le soleil se montre enfin au moment de pénétrer dans le superbe espace conçu pour le festival, autour de la grande salle de concert Paloma. Deux scènes extérieures, des stands de vinyles, de couronnes de fleurs, de repas alléchants, des poufs et des transats partout mais aussi de très beaux flamants roses (il paraît qu’ils sont faux malheureusement, mais très beaux quand même). Tout ici invite à la détente et à profiter de cette programmation alléchante, qui depuis des mois nous faisait mourir d’impatience. C’est parti pour le TINALS !

 

Destroyer, la beauté à l’état brut

On ne sait pas encore si Dan Bejar, leader de Destroyer, s’est jeté à la mer directement après son concert dans la grande salle intérieure, mais il est sûr que le garçon en a lourd sur le coeur. Regard vague, tenant presque difficilement debout, entre deux gorgées de bière et un regard désespéré jeté au public, le canadien de Vancouver distille tout de même à la perfection ses chansons si riches, si belles et pourtant si simples.

 

Premier jour au TINALS, Nîmes
© Mag Hardy – Destroyer au TINALS

 

Avec son timbre de voix particulier (Bowie n’est pas loin) et ses délicieux musiciens jouant du piano, de la guitare mais aussi de la trompette ou du saxo, il se met à nu et nous colle des frissons. La complexité des couches musicales de ses chansons est impressionnante à voir en live, son groupe jouant tel un orchestre. Son dernier excellent album, ‘Poison Season’, et ses plus gros succès y passent, avant de terminer sur un hallucinant Bay of Pigs qui laisse tout le monde sonné. Bravo l’artiste (maudit) !

Pas le temps de souffler, tout juste pour apercevoir ce bon vieux Ty Segall, avec son 48ème album en 4 mois (ou l’inverse) sur la grande scène extérieure, aux commandes d’un grand capharnaüm rock and roll, plus réfléchi qu’il n’y paraît, faisant crouler l’esplanade de Paloma sous les décibels.

 

Premier jour au TINALS, Nîmes
© Mag Hardy – Ty Segall au TINALS

 

Declan McKenna, prodige pop VS Foals, machine rock

Premier jour au TINALS, Nîmes
© Mag Hardy – Declan McKenna

Après un (bon) repas, c’est reparti, et pour quel programme !
Ça y est, il est là ! Le jeune de 17 ans dont tout le monde parle, celui qui écrit des chansons pop et gentiment rock and roll incroyables de maturité, Declan McKenna.

Dans la petite salle intérieure bondée et avec des musiciens à peine plus âgés, il emporte le public, dont une partie chante et danse avec lui, et il n’hésite pas à descendre dans la foule. Malgré une bourde technique sur son tube Paracetamol, l’adolescent ne panique pas et s’en sort comme un grand avec l’aide de ses musiciens. “Grand”, le meilleur adjectif pour qualifier ce petit bonhomme extrêmement prometteur.

 

 

 

Premier jour au TINALS, Nîmes
© Mag Hardy – Sofia, bassiste de Declan McKenna au TINALS

 

Pendant ce temps, Foals fait son entrée sur la grande scène extérieure.
On ne présente plus ces anglais rock à l’ascension fulgurante, venus présenter leur quatrième album à Nîmes.
Pas de surprise mais toujours autant de plaisir. C’est pro, c’est carré, ça tabasse à mort, ça danse partout, et Yannis Philippakis donne tout, se jetant plusieurs fois dans le public.

Two Steps Twice est toujours aussi imparable en fin de concert, mais les dernières compositions tendent tout de même vers le tube de groupe remplissant les stades, tout comme ce concert finalement. Mais il reste assez de fraîcheur et d’énergie aux anglais pour rester simplement rock et faire de ce live un moment spécial et intense. Mais attention à l’uniformisation et ne pas devenir une sorte de Muse bis… Tout étourdis et sonnés, nous finissons notre passionnante  première journée avec un détour du côté de Battles, finissant leur show dans la salle intérieure absolument bondée et surchauffée, pour quelques chansons qui faisaient un peu mal aux oreilles, mais tout de même intéressantes.

Et puis c’est pas tout mais il est temps de rentrer ! À demain TINALS et merci pour cette superbe première journée.