Kali Uchis, la vraie bombe latine

Qui peut se vanter d’avoir, à même pas 27 ans, collaboré avec Kaytranada, Tyler The Creator, Snoop Dogg, Kevin Parker et Damon Albarn, et gagné un Grammy Award ? Récit de l’ascension digne du rêve américain de Kali Uchis.

 

Kali Uchis, la vraie bombe latine

 

Née aux Etats-Unis d’une mère américaine et d’un père mexicain, Kali Uchis grandit en Virginie, dans une famille ouvrière. Elle prend des cours de jazz, de piano et de saxophone, explore la vidéo et la photo, mais son comportement fantasque et peu respectueux des règles de la maison lui vaut d’être expulsée de chez elle à l’adolescence. S’ensuit quelques années de galère où elle survit dans sa voiture, tout en continuant de composer sur son ordinateur, et sort une mixtape, Drunken Babble, en 2012. Et là, la déflagration se produit.

Sa mixtape casse internet et se retrouve dans des chroniques élogieuses, jusqu’aux oreilles de Snoop Dogg, qui lui proposera un feat, sur On Edge. Elle étonne par sa capacité à mélanger les genres, le r’n’b, le reggae, et sa voix chaude et lancinante séduit. Elle sort dans la foulée son premier album, Por Vida, en 2014, sur lequel figure la fameuse chanson Sycamore Tree, BO du trailer de la saison 6 de American Horror Story. Neuf titres en anglais où plane un peu de mélancolie, sur des productions de quelques pointures, parmi lesquelles BADBADNOTGOOD, Kaytranada ou encore Tyler The Creator.

 

 

Les années suivantes continuent d’être fastes. Kali Uchis sort son deuxième album, Isolation, toujours plus audacieux, à la liste d’invités toujours plus démentielle : Thundercat à la basse sur Body Language, bossa-nova lancinante, Jorja Smith sur Tyrant, aux accents reggae, ou de nouveau Tyler the Creator, sur After the Storm. A coté de ces featurings, les morceaux où Kali Uchis est seule sont loin de faire pâle figure. On retient le jazzy et dansant Your Teeth In My Neck, le tube imparable Dead to Me, ou encore la sensualité de Killer.

 

 

Son dernier album, Sin Miedo (del Amor y Otros Demonios) ∞, Kali Uchis démontre son excellence pop, sa maîtrise du mélange espagnol – anglais et son éclectisme musical. Des instrus hip hop, lourdes, de fue mejor et ¡ aquí yo mando ! (duo à la Thelma et Louise avec Rico Nasty), en passant par l’ambiance très Portishead de vaya con diós, jusqu’au reggaeton de te pongo mal (prendelo), c’est toute la gamme de l’indépendance et du souci de soi que déploie la chanteuse. Finie le standard des ballades pop qui pleurent l’amour perdu : Kali Uchis sait ce qu’elle veut, et ce qu’elle ne veut pas, c’est avoir des comptes à rendre.