Aurore de St Baudel : Interview

Six ans après qu’elle a débuté la musique, en octobre dernier, Aurore de St Baudel délivrait son premier EP, Tokyo l’été. Entre romantisme électro et chanson française 2.0, Aurore de St Baudel propose une electropop mêlant langueur amoureuse, voyage  et énergie dansante.

Nous sommes parti.e.s à sa rencontre, l’occasion de parler Berry, maison hantée, projets à venir… 

 

Aurore de St Baudel : Interview

 

Elles ressemblent à quoi tes journées en ce moment ?

Pas mal de travail, pas forcément pour de la musique, mais bon comme il n’y a pas de concert, en ce moment je passe mes journées à promener mon chien, à bosser, à écrire. Je suis bien occupée !

 

Dans La nuit de Berlin, tu parles des nuits techno berlinoises, est-ce que c’est une passion de taper du pied ?

Ouais ça me manque, ça me manque vachement. J’aime beaucoup la musique électronique, la musique techno et danser !

 

Qu’a-t-il ce village de Saint Baudel pour avoir un privilège pareil ? 

Il y a plusieurs choses ! Déjà la maison de mes grands-parents est là-bas. Ensuite le fait que ce soit un coin perdu de la France, et le fait que ce soit un lieu dont je rêve très souvent… et aussi le fait que ce soit une maison hantée…

 

Saint Baudel c’est une maison hantée ?

(rires) Non pas le village, la maison de mes grands parents !

 

C’est de là que vient l’aspect un peu fantomatique du clip de Mes journées comme ça ?

J’avais pas pensé à ça, mais effectivement oui. C’est vrai que j’aime beaucoup tout ce qui est un peu paranormal, les vibrations, les ondes. 

 

 

Tu ‘as un genre de détecteur EMF (détecteur de champs magnétiques utilisé par les amateurs de spectres) ? 

Non, j’ai un radar interne.

 

Ça ressemble à quoi Tokyo l’été ?

C’est immense, très vaste. C’est un paysage vraiment étonnant, un mélange entre quelque chose de très ancestral et un fourmillement technologique et humain. En fait c’est avant tout l’idée du dépaysement, d’où la métaphore dans la chanson (ndlr Tokyo l’été)

 

Et donc les immenses villes, c’est mieux que le Berry ?

(rires) C’est différent…

 

Comment dès un premier EP est-ce possible de collaborer avec François and The Atlas Mountain ?

En fait, je l’ai rencontré à plusieurs reprises. C’est un artiste dont j’aime beaucoup le travail, il m’a énormément influencé, en particulier sa voix que j’aime beaucoup. 

On avait envie de faire quelque chose ensemble et quand je suis partie tournée La nuit de Berlin (à Berlin), j’étais logé chez des amis qui avaient un piano ; c’est comme ça qu’en une après-midi je me suis retrouvée à écrire ce duo (Tokyo l’été) pour François. Je lui ai envoyé en espérant qu’il ait envie de la chanter parce que j’ai écrit cette chanson en pensant vraiment à sa voix, son prénom… Et il a accepté, c’est comme ça qu’on a collaboré.

Après on avait aussi déjà travaillé ensemble pour la compile de Salut C’est Cool dont on avait repris un son (ndlr Baladeur).

 

Comment est-ce qu’on se fait connaître quand on vient de Lignières ? Comment se fait-on connaître par d’autres artistes ? Par les Bains Douche (SMAC de Lignières) ? 

À force de faire des concerts dans les restos, tu te fais des contacts, c’est comme ça que ça s’est fait pour moi.

 

Ton EP Tokyo l’été est empreint de beaucoup d’émotions, y a-t-il une émotion qui t’inspire particulièrement ? Cette émotion a-t-elle changé depuis l’écriture de cet EP ?

Il y a une émotion qui m’inspire plus que les autres c’est clair, c’est la mélancolie je pense. Et en même temps, il y a aussi une forme d’émerveillement.

Et oui c’est différent maintenant, après je pense que je garderai toujours ce fond mélancolique mais peut-être que l’émotion qui m’inspire en ce moment est un peu plus noire je dirais.

 

Dû au covid, à la situation noire qu’il nous fait traverser ?

Non je crois que c’est plutôt dû à mon expérience de la vie ces derniers temps.

 

Tu prépares un nouveau projet, pourrais-tu nous en dire un peu plus ?

C’est un peu tôt pour en parler mais j’espère le plus vite possible !

 

Mais est-ce que quand même les instrus de nouveaux sons (entendus sur le live que tu as donné pour Made In), comme Salle de sport, sont à l’image de ton projet à venir, beaucoup plus marqué par des influences techno ?

Oui, c’est clair que quand je parlais d’une noirceur plus radicale je parlais aussi de ce genre de choses. C’est un peu la couleur du prochain EP, noir.

 

Aurore de St Baudel : Interview
Aurore de St Baudel pour Made In.

 

Comment t’es-tu retrouvée à apprendre la MAO (ndlr technique de musique assistée par ordinateur), c’est par là que tu as commencé la musique c’est ça ?

J’ai commencé la musique plutôt par le chant. Après j’écris des chansons qui ont une structure très chanson française, c’est-à-dire vraiment couplet/refrain, structure qu’on ne retrouve pas trop dans la pop et je ne voulais pas me contenter juste d’un piano voix, parce que ça ne ressemble pas à ce que j’écoute, c’est-à-dire pas mal de musique électronique. Je voulais mettre en musique ce que j’entendais dans ma tête, que ça s’en rapproche le plus possible en tous cas…  En fait je me suis mise à la MAO parce que j’étais curieuse des sons, ça m’importait.

Et enfin le fait que j’aime particulièrement travailler justifie aussi pas mal cet appel à la MAO.

 

Parce que tu écoutes quoi, tu as des artistes de prédilection ?

Dans cette idée de faire de la chanson française avec des arrangements électro, j’aime beaucoup Sébastien Tellier. Son album Sexuality a vraiment représenté beaucoup pour moi, vraiment je pense que je le connais par coeur, dans ces moindres petits arrangements. Après j’ai aussi écouté pas mal de pop américaine vraiment lo-fi, des groupes comme Part Time ou un mec comme Sean Nicholas Savage, qui composent avec des vieux claviers, des sonorités vraiment 80’s. J’aime bien ce genre de sons. C’est parce j’ai identifié assez clairement les sons que j’aime, que j’ai eu envie de faire mes productions tout seule aussi.

 

Tu dis que tu aimes travailler seule, mais les collaborations c’est quelque chose que tu envisages pour tes sons à venir ?

Je n’exclue pas du tout le fait de collaborer avec d’autres artistes. Au contraire, en réalité j’ai vraiment adoré écrire une chanson en pensant à la voix de quelqu’un d’autre comme je l’ai fait pour François, c’était une expérience vraiment cool. Et même les arrangements de ce morceau je les ai imaginés pour que ça lui corresponde. C’est aussi l’intérêt de travailler seule, c’est que tu apprécies encore plus les moments où tu ne travailles pas seule.

D’ailleurs en parlant de collaboration, j’ai plusieurs remix faits par d’autres artistes qui vont sortir très bientôt ! C’est aussi une forme de collaboration très agréable parce que c’est un échange avec d’autres musiciens que j’apprécie !

 

Tonnerre (son chien) appréhende-t-il cette célébrité qui le guette ?

Pas du tout (rires) Il ne se rend pas compte, il est encore petit. Mais non il ne se rend pas du tout compte qu’une énorme célébrité l’attend, mais moi je sais !

 

Bientôt son propre compte instagram ?

Ouais ouais… Je ne sais pas trop car je serai vexée s’il avait plus de followers que moi…

 

Un coup de cœur musical du moment à nous partager ?

Oui ! Il y a un album que j’ai écouté en boucle ces derniers mois, A Private Road de Laura Groves, une productrice anglaise. C’est magnifique ce qu’elle fait. C’est super bien produit, elle a une super voix, vraiment toute l’esthétique me plait beaucoup.

J’ai aussi écouté hier le dernier album de Feu! Chatterton (Palais d’Argile) et je le trouve vraiment très cool ! En plus j’aime particulièrement Arnaud Rebotini donc quand j’ai vu qu’il avait produit l’album j’ai trouvé que c’était une super idée.

 

Peut-être une future collaboration ?

Peut-être… J’aimerais beaucoup !