Troisième et dernier jour à TINALS : L’apothéose

Il est des festivals que l’on aimerait garder secrets, rien que pour soi.
Il est des festivals qui sortent des sentiers battus et proposent un week-end hors du temps, un week-end de magie.
Il est des festivals encore à taille humaine, si chaleureux et sympathiques. Le TINALS en fait partie, et c’est presque mélancoliques que nous nous rendons ce dimanche à Paloma. Heureusement, la programmation du jour est là pour noyer notre chagrin naissant, et nous faire vibrer encore une fois.

 

Aventures et découvertes

Sous un soleil (presque) franc, les marseillais de Qúetzal Snåkes entament l’âpres-midi très énervés. Les cinq comparses envoient un rock lourd, direct, et même assez sombre.

 

Troisième et dernier jour à TINALS : L'apothéose
© Mag Hardy – Qúetzal Snåkes au TINALS

 

Sur la scène extérieure Mosquito, pas de compromis : ça tabasse, mais non sans talent. Les français jouent à fond les rock stars et s’en sortent haut la main. Malgré une corde cassée pour l’un, une batterie bancale pour l’autre, le live est efficace et le public aux anges.
Qui est-ce qui disait qu’il n’y avait pas de rock à Marseille?

On traverse l’esplanade et aussi l’atlantique pour aller voir les américains de Porches dans le Club Paloma.

 

Troisième et dernier jour à TINALS : L'apothéose
© Mag Hardy – Porches au TINALS

 

Et nous sommes à nouveau sous le charme… Cette fois-ci, le son est moins brut, plus espacé, avec l’aide des synthés.
Musicalement, ça tient bien la route, et les chansons mélangent toujours une certaine poésie, voire mélancolie, avec un vrai sens du rythme et un côté catchy.
Le groupe mené par Aaron Maine déroule impeccablement une dizaine de compositions, dont certaines tirées de l’album ‘Pool‘ sorti cette année, entre pop, dream pop et rock. Après Underwater, Be Apart ou encore Prism nous sommes conquis, et le public aussi. Une après-midi décidément aventureuse et réussie.

 

Troisième et dernier jour à TINALS : L'apothéose
© Mag Hardy – Aaron Maine de Porches au TINALS

 

Un final rêvé

La nuit commence à tomber, et le festival à basculer encore une fois du côté de la magie. Un burrito (très bon, comme toute la cuisine des foodtrucks du festival) avalé, et nous pouvons commencer à en prendre plein les yeux.
Ce sont d’abord les américains de Parquet Courts qui s’emparent de la grande scène extérieure. Avec “seulement” six ans de carrière , le groupe post-punk (encore une étiquette…) est très à l’aise et fait sonner les guitares.
Un bon concert, carré, qui fait bouger le public. Public qui, à la fin de ce live, se déplace quasiment en intégralité sur l’autre scène extérieure pour voir les irlandais de Girl Band.
Groupe qui nous a plus laissés perplexes qu’autre chose. Une base noise intéressante mais plutôt gâchée par la voix ou encore l’exécution générale des morceaux. On comprend que ça plaise, mais ces garçons nous laissent un peu indifférents.

Puis vient le final, le vrai, le rêve (encore !). Après Air la veille, c’est Beach House qui remplit le rôle cette fois-ci.
La foule commence à être conséquente, et le groupe entre sur scène : grande cape noire brillante pour la chanteuse Victoria Legrand, fumée et superbes jeux de lumières pour le reste de la scène. C’est parti pour un nouveau voyage.

 

Troisième et dernier jour à TINALS : L'apothéose
© Mag Hardy – Beach House au TINALS

 

Il y a littéralement des tissus remplis d’étoiles derrière les musiciens, alors que ceux-ci enchaînent à la perfection leurs hymnes dream pop si beaux et entêtants.
Aux premières notes de PPP le public se tait et devient attentif, se laissant porter par la douceur du morceau. Avec Space Song, il jubile.
Le concert avance, et est alors joué Elegy of the void. Le son est poussé au maximum, les lumières s’excitent, tant et si bien que l’on aurait pu finir sourds et aveugles.
Un live pensé comme une véritable expérience, et qui ne peut laisser indifférent même les plus insensibles à la musique du duo américain.
Un live qui s’achève avec Sparks. Nous repartons, des étoiles dans les yeux.
Bref, une véritable fin en apothéose, et une troisième journée qui nous laisse sur les rotules, épuisés mais heureux.
Tristes aussi, après une aventure aussi intense, nous donnant une terrible envie de revenir l’année prochaine. Rarement on aura vu festival aussi cohérent, chaleureux, bien pensé, sympa et avec une telle programmation.
Merci à toutes les équipes, ainsi qu’aux relations presse, pour tous ces souvenirs et cette magnifique expérience.
Au revoir, et à l’année prochaine !