Beach Youth : à la rencontre des quatre Normands

Une pop enivrante qui donne des envies d’été, de danse, de plage et de soleil… Comment se douter qu’un groupe originaire de la pluvieuse Normandie nous livrerait une musique aux couleurs si estivales ? C’est le cas de Beach Youth, un jeune groupe d’indie-pop originaire de Caen. Ils ont 18, 20, 21 et 22 ans mais malgré leurs différences d’âges, ils partagent un goût commun pour la musique, surfant ensemble sur leurs inspirations. Simon, le plus jeune, est au chant et à la guitare, puis vient Etienne, qui lui aussi joue de la guitare et chante, Gautier quant à lui est le batteur et enfin l’aîné du groupe, Louis-Antonin, est bassiste. Nous les avons rencontrés lors d’une après-midi ensoleillée et ils nous ont parlé d’eux, toujours dans une atmosphère très décontractée.

 

Beach Youth : à la rencontre des quatre Normands
© Lao Ségur – Beach Youth sous le soleil parisien. De gauche à droite : Gautier, Etienne, Simon, Louis-Antonin

 

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Etienne : Grâce à des petites annonces sur le site du Cargö (une salle de concert à Caen). Simon et moi on s’est d’abord rencontrés, mais deux guitares ça ne suffisait pas ! Puis toujours via ces petites annonces on a trouvé Gautier, et Louis-Antonin était son voisin et ami d’enfance. C’est comme ça qu’on a pu créer le groupe !
 

Les gens parlent souvent d’influence californienne dans votre musique, de morceaux ensoleillés… Quelles sont vos inspirations ?

Louis-Antonin: Non franchement je ne vois pas la Californie dans notre musique, c’est très « bûcheron » ce qu’on fait…. Je rigole !

Etienne : C’est compliqué comme question….

Gautier : Etienne, tu vas pas répondre les filles et le soleil quand même ?!

Etienne : Ha mais tu veux parler de nos influences en fait ? (réflexion) Je dirais la musique en général (rires).

Louis-Antonin : C’est vrai que la musique qu’on écoute est plutôt dans le style californien et ensoleillé.

Etienne : Par exemple on écoute les Beach Boys ou encore Motorama !

 

Comment se déroule votre processus de création des morceaux ? Comment est-ce que vous composez ?

Gautier : On pique tout sur youtube (rires) !

Simon : C’est Etienne qui fait la base instrumentale des morceaux. En général il nous propose des démos un peu brutes, et à partir de ça on valide…. ou non (rires). Ensuite on essaie de les jouer ensemble et à ce moment-là il y a déjà pas mal de choses qui changent, on arrange un peu chacun nos parties.

 

Vous venez de Caen en Normandie, une ville très active au niveau musical, que pensez-vous de la scène Caennaise ?

Simon : Ce qui est chouette avec la scène de Caen, c’est qu’il y a plein de groupes variés donc on peut toujours s’y retrouver.

Etienne : Et puis c’est un peu grâce aux groupes qui ont réussi à percer avant nous qu’on a aussi eu l’envie de se lancer !

 

Et comment vous êtes-vous fait repérer à Caen ?

Etienne : Tu sais, ça a commencé par les NRJ Music Awards…. (rires).

Gautier : On a participé au tremplin Phénix, une radio de Caen qui essaie de donner leur chance à de jeunes groupes normands.

Etienne : Mais la toute première représentation qu’on a fait c’était un truc acoustique dans un bar à Caen, et là-bas il y avait des membres d’un Label caennais (We want 2 wigoler) qui nous ont ensuite mis en avant.

 

Beach Youth : à la rencontre des quatre Normands
© Lao Ségur – Beach Youth. De gauche à droite et de haut en bas : Etienne, Simon, Louis-Antonin, Gautier

 

Comment vous est venu le nom de votre groupe ?

Simon : Au bout d’un moment il nous a effectivement fallu un nom, comme on devait faire des concerts, avoir un nom c’est mieux (rires) et la plupart des noms qu’on aimait bien étaient déjà pris. Au départ on voulait un nom qui ait un lien avec les plages du débarquement, du coup on avait pensé à Gold Beach mais c’est déjà pris par un groupe américain, et à Caen il y a déjà eu un groupe qui s’appelait Gold Wave. On tenait vraiment au côté plage, et on a donc choisi Youth parce que….

 

Parce que vous êtes jeunes et que vous faites une musique pleine de fraicheur ?

Tous : Oui voilà ! (rires) Tu vas pouvoir répondre aux questions pour nous maintenant !

 

Vous avez déjà joué à l’étranger ?

Simon : Oui, à Londres. C’était un concert un peu spécial car ce sont des Français qui organisent des concerts de groupes Français en Angleterre, ça s’appelle Paris is Burning. Il y avait pas mal de Français à la soirée en tout cas, mais c’était une super expérience. Comme on ne se connaissait pas encore des masses non plus, ce voyage nous a permis de faire d’avantage connaissance, on s’est retrouvés ensemble 24h/24.

Etienne : C’était la première fois qu’on couchait vraiment ensemble en fait (rires).

 

 

Le concert que vous avez préféré ? Meilleure ambiance, meilleur public etc ?

Etienne : On a des points de vue assez différents là dessus. Moi c’était Rouen, il y avait la finale de l’Euro donc l’ambiance était très bonne et il y avait beaucoup de gens !

Simon : Moi c’était au Bocal à Caen, c’était notre troisième concert là bas, mais celui-là était particulièrement bon. Ce soir là il y avait une super prog donc c’était vraiment plaisant, il y avait une bonne ambiance, c’était blindé, dans un petit espace et on avait passé une semaine à répéter avant, du coup on était vraiment chauds !

Louis-Antonin : Pour moi, c’est Colmar parce qu’il y a vraiment eu une super réponse avec le public. Ce qui était drôle c’est que c’était un endroit où on se disait que les gens n’allaient pas forcément nous connaître mais ils ont été très réceptifs.

Gautier : Moi je dirais le festival des Papillons de Nuit ou Lille. C’était cool Lille, on a joué sur une péniche ! Et on a fait un karaoké après, on a chanté du Etienne Daho (rires).

 

Beach Youth : à la rencontre des quatre Normands
A gauche : l’EP Days. A droite : l’EP Young. Crédit photos : Lao Ségur.

 

Vous avez sorti deux single, Days et Young. Où les avez-vous enregistrés ?

Louis-Antonin : On a enregistré Days dans un hangar à l’est de Caen et, à l’époque, on ne se doutait pas que ce hangar allait finir par devenir notre local de répète. On est arrivé sans vraiment savoir à quoi ça allait ressembler et ça a été quatre jours très marrants car on a découvert tout ça, comment se passait un enregistrement.

Simon : On a enregistré Young aux Etats-Unis, dans le Sunset Sound Studio à Los Angeles. En gros on a participé à un concours organisé par Converse (on s’est inscrit la veille de la fin des inscriptions.) Si on gagnait, on remportait symboliquement les clefs d’un studio mythique pour y enregistrer. Et ils nous donnaient des chaussures aussi, c’est un bon deal (rires) ! C’était assez hallucinant car c’était en plein mois de septembre, juste après la rentrée donc ça nous a fait bizarre de repartir en vacances à ce moment-là. C’était du délire mais malheureusement Louis n’a pas pu venir.

Gautier : Ce qui était sympa c’était de voir tous les disques d’or des groupes qui sont passés dans ce studio, même si au final ça n’est qu’un studio d’enregistrement. Le matériel était au top par contre et c’est vrai que c’était intéressant de travailler avec d’autres personnes, de voir d’autres méthodes de travail.

Simon : Par contre il fallait être efficace car on n’avait que deux jours pour enregistrer les deux titres et on est restés trois jours là bas. C’était court mais intense, on n’a quasiment pas dormis !

 

Et vous avez eu une expérience télé si je me souviens bien, vous êtes passés en live au petit journal. Comment ça s’est passé ?

Simon : On a dû faire des sessions de répètes intenses, on a répété la même minute trente de morceau pendant une semaine, c’était chronométré à la seconde près.

Gautier : Il ne fallait pas que ça dépasse, mais au final on a fait 1,29 minute !

Simon : C’était tellement rapide qu’on ne s’est pas rendus compte de l’ampleur du truc, on n’a même pas eu le temps de stresser !

Etienne : Moi le moment où j’ai le plus flippé c’est quand j’ai reçu le coup de fil qui nous disait qu’on allait jouer là-bas. Mais après la peur s’est transformée en motivation.

 

Beach Youth : à la rencontre des quatre Normands
© Lao Ségur – Beach Youth. De gauche à droite et de haut en bas : Etienne, Gautier, Simon, Louis-Antonin

 

Vos morceaux préférés du moment ?

Simon : Is It Possible / Sleep Song de Frankie Cosmos

Gautier : Acid Dad de Makeness

Etienne : Pages Of Gold de Flo Morrissey

Louis-Antonin : You Should’ve Gone To School de BC Camplight