Foxylight : Interview

Foxylight est un duo parisien de musique psychédélique et électronique. Il est composé du guitariste et chanteur Tuan Vu et du musicien et graphiste Axel Pares. Ensemble ils écrivent, enregistrent, jouent et produisent leur musique depuis 2018.

 

Foxylight : Interview
Foxylight © Tuan Vu

 

Leur complémentarité musicale s’explique par leur parcours respectif. Tuan a longtemps baigné dans la culture indie rock quand Axel expérimentait les productions électroniques. De cette fusion naît Into the Foxylight, un Debut EP aux allures d’un flirt avec les australiens de Pond qui soufflerait 1001 couleurs à tes oreilles et donnera ensuite naissance à plusieurs pièces à l’ADN bien trempé, la dernière en date fruit d’une collaboration avec l’inouï Vinyl Williams.

Mais le projet a aussi su attirer l’œil du génial Myd, dernier protégé du mythique label Ed Banger, qui mixait Second Sun au cours d’un mix fait-maison en avril dernier. Classe.

Rencontre avec les très cools Tuan et Axel, papas du très prometteur Foxylight.

 

Hello les gars, vous pouvez me raconter comment est né le projet ?

Il y a quelques années, j’étais allé acheter un disque de Tame Impala à la Fnac. J’ai aussitôt envoyé un snap à un ami pour l’inciter à écouter. Il m’a répondu que le copain de sa sœur faisait le même genre de musique… Ça tombait bien car je cherchais quelqu’un avec qui composer. Il m’a donc invité chez lui et m’a présenté Tuan. C’était exactement le musicien que je recherchais, avec mes références musicales et capable d’apporter une dimension rock/organique à mes bricolages électroniques. 

Peu de temps après on a commencé à jammer ensemble et nos premiers morceaux sont nés. Tout est parti d’un snap. (rires)

 

Le confinement a chamboulé pas mal de process en termes de composition… Comment vous vous organisez à deux ?

On travaille au feeling selon notre mood. Généralement on se lance sur trois ou quatre morceaux en même temps, en essayant d‘y injecter le maximum d’idées. Ensuite on rassemble les meilleures d’entre elles et on structure le tout pour avoir un ensemble cohérent. 

Le confinement n’a pas trop changé ça, ça nous a juste ralenti car on avait moins l’occasion de se voir. Mais ça a aussi été une source d’inspiration, notamment pour les paroles et les visuels de Past Vision

 

Foxylight : Interview
Extrait de Past Vision © Foxylight

 

On retrouve pas mal de sonorités à la Jacco Gardner, Morgan Delt, Moses Gunn Collective… 

Yes exactement, ce sont des artistes qu’on aime beaucoup, et tant mieux si ça se ressent dans notre musique. On a la même approche home-studio, le même goût des sons un peu lo-fi pas toujours très clean, et  la même envie de traiter la voix comme un instrument à part entière. Après, on a une vraie dimension électronique dans notre musique, que ce soit dans les textures sonores ou dans le processus de fabrication des morceaux qui est dépendant d’un ordinateur.

 

Ça manque à la scène actuelle française selon vous la pop psych ?

Depuis quelques années en France, il y a eu un vrai retour à la chanson française dans la musique indé. On a eu pas mal de groupes super intéressants mais j’ai l’impression qu’on est un peu arrivé au bout de ce cycle. Je pense que les labels indie gagneraient à faire confiance à des artistes un peu plus hors-format : c’est de cette façon qu’on pourrait avoir une nouvelle vague de french touch électronique inspirée par le psyché australien, néo-zélandais ou américain.

 

Vous avez déjà pensé imaginer un featuring ?

Oui si ça a du sens ! Foxylight est notre terrain de jeu : on peut en faire ce qu’on en veut tant qu’on est d’accord tous les deux. Si la personne qui travaille avec nous s’amuse et qu’on s’y retrouve alors go !

 

Très récemment vous avez été nommés pour le TOP100 du prix Ricard Live Music (congrats), qu’est-ce que ça a représenté pour vous ?

Pour être honnête on s’y était inscrits par formalité car on savait que le Prix Ricard Live est une référence dans les tremplins de musique actuelle, mais on n’avait pas vraiment d’attente. Au final ça nous a fait super plaisir d’être dans le top 100, c’était une bonne surprise ! 

Après cette phase de sélection, les organisateurs du concours ont lancé un défi aux artistes : réaliser une vidéo d’une minute de leur choix sur leurs réseaux sociaux. Du coup on en a profité pour faire une mini cover de Myd et Mac Demarco que Myd a lui-même partagé.

 

C’était comment de collaborer avec Vinyl Williams sur le clip de Past Vision ?

Trop cool ! Je suivais son travail depuis pas mal d’années et je m’étais dit que c’était l’artiste qu’il nous fallait le jour où on sortirait un clip. Pour ceux ou celles qui ne le connaissent pas, allez regarder son travail, il a un style très reconnaissable, très dreamy. Son travail peut faire penser à des jeux vidéos des années 90 ou à de l’heroic fantasy rétro sous LSD. D’ailleurs c’est amusant cette vague de clips 3D qu’on peut voir en ce moment, il y a quelques années on aurait trouvé ça super ringard. Je suis content que ce qui pouvait être perçu comme inesthétique trouve un nouveau sens aujourd’hui.

Pour en revenir à Williams, c’est quelqu’un d’extrêmement gentil et à l’écoute. Il a su s’adapter à nos obsessions et a bouclé le clip assez rapidement. On n’a pas eu le plaisir de le rencontrer, du coup tout s’est fait à distance par mails et par messages Instagram. Je faisais des moodboards et des montages sur Photoshop pour lui expliquer un peu ce que j’avais en tête. Et on a été assez agréablement surpris : au final il s’est un peu éloigné du brief de départ mais a su proposer la synthèse parfaite de son univers et du notre. Ses visuels sont attirants, j’aimerais beaucoup travailler à nouveau avec lui à l’avenir.

 

 

Qu’est-ce qu’on peut espérer de nouveau pour 2021 ?

Des nouveaux morceaux, des clips et des lives si la situation le permet ! Côtés morceaux on va aller encore plus loin, creuser un peu plus dans le mélange psyché/rock/électronique. Il devrait y avoir plus d’exotisme et des instruments un peu plus inattendus. Pour les clips, on y réfléchit pas mal aussi. On va peut-être un peu plus se montrer, histoire d’incarner nos morceaux.

 

On finit en beauté ; vous nous partagez quelques pépites ?

Axel : Paradise Daze de High Tides, Playing on the Radios des Shivas, Minimum Brain Size des King Gizzard & the Lizard Wizard.

Tuan : Honey des King Gizzard & the Lizard Wizard, Majupose de Kikagaku Moyo et Mithras de Vinyl Williams.