Extraa, leçon de pop

Il y a deux ans, Hardies soulignait la naissance d’un duo pop à la délicatesse intemporelle, Melody Says. Depuis, deux musiciens sont venus s’y greffer, et le 10 avril dernier, Extraa sortait son premier album, “Baked”. Chronique.

 

Extraa, leçon de pop
© Ella Herme

 

Il ne pouvait y avoir d’autres lieux de naissance que Londres, puis Paris, pour ce quatuor élégant et espiègle. Car ce qui frappe, d’abord, dès les premiers titres de “Baked”, c’est cette perfection pop, ce son si fidèle aux fondatrices années 1960, à Liverpool, puis Londres. Extraa évoque inévitablement les Beatles, période Magical Mystery Tour, pour les synthés rétros et les choeurs rêveurs. Londres, donc, pour ce classicisme pop.

Puis Paris : la rencontre d’Alix (chant) et Antoine (batterie) avec leur Paul Mccartney (Pedro, à la basse) et leur George Harrison (Thomas, à la guitare), et surtout Alexis Fugain, le chanteur de Biche, qui a produit l’album (qui de mieux placé, en vérité ?). Un passage, donc, par la pop psychédélique française, par les années 1970 aussi, delay, reverb et flanger…

On se laisse donc doucement bercer par les 9 titres de ce premier album racé et précis, mais totalement décontracté. La voix enfantine, presque androgyne de la chanteuse nous promène à travers des rêveries hallucinées et des histoires de coeur, parfaitement accompagnée par des choeurs sucrés. On devine sans peine le plaisir partagé par le groupe de jouer ensemble de telles chansons, enregistrées à l’ancienne, on l’imagine, magnétos à bande et reverb à vrais ressorts. L’album est à l’image du clip de “A flower and a man”, réalisé par Mansour Aoun : il met le monde en pause, et nous garde béats, pendant quelques minutes.