Oktober Lieber, la noirceur magnifiée

Après des scènes explosives à la Peacock Society, le festival Chorus, la route du Rock et diverses soirées dans les clubs parisiens et étrangers, Oktober Lieber affirme de plus en plus sa place dans le monde de la musique en proposant une musique sombre au goût industriel.

 

Oktober Lieber, la noirceur magnifiée

 

Oktober Lieber est un groupe composé de Marion Camy-Palou (Deeat Palace) et Charlotte Boisselier (Ambeyance), qui voit le jour en 2017 en banlieue parisienne, à Montreuil.

Le groupe nait d’une rencontre entre le post-punk et l’électronique. Les deux parisiennes avaient déjà joué plusieurs fois ensemble auparavant mais c’est il y a trois ans qu’elles décident d’associer leur style et leur goût pour former Oktober Lieber. Ce nom est un clin d’œil à October Love Story de Chris & Cosey en hommage à leur premier concert en duo qui a eu lieu au mois d’octobre.

A l’automne 2018, leur premier projet prend forme avec l’album In Human au sein de la maison de disque Le Turc Mécanique. L’album est constitué de 6 tracks aux allures minimalistes, synthétiques et dark.

Les morceaux se présentent comme un éloge de la musique industrielle mélangeant les musiques aux atmosphères étranges à celles plus légères et musicales. Celles-ci viennent bousculer le confort de la techno, en apportant des touches mélodiques avec une voix mystique en arrière fond. Les paroles sont en allemand, affirmant l’influence germanique très importante du groupe.

 

 

Le groupe maîtrise parfaitement le mélange de cold wave en référence aux années 1980, qui met à l’honneur le minimalisme, et de la minimal wave qui radicalise la froideur. Une certaine noirceur appuyée par des rythmes saccadés pour ravir les amoureux du dancefloor dans les clubs nébuleux. C’est par l’utilisation poussée du synthé que le duo affirme son style et sa façon de travailler.

Les morceaux de l’album s’enchaînent et se répondent par leurs sonorités industrielles et synthétisées. Le rythme est effréné, les deux artistes enchaînent les prods électroniques et vintages derrière leurs synthés, donnant au projet une texture mécanique et sombre très bien maîtrisée.

Le groupe partage l’ambition de mettre les femmes sur le devant de la scène. Dans une interview en 2019, elles citent Virginia Wolf, « des poétesses il y en a mais elles ne figurent pas dans les livres d’histoire ». Leur musique est leur manifeste. Leurs différentes influences notamment des années 1980, avec l’émergence de la techno et la démocratisation des machines, leur ouvrent la porte de l’expérimentation et de la consécration.

Depuis trois ans maintenant, le groupe investi la scène musicale électronique en imposant leur style dont il est difficile de sortir indemne.