La Colonie de Vacances, mais où est le mono ?

En général, quand on parle de colonie de vacances, on parle d’un truc ou nos parents nous envoient pour avoir la paix et on se retrouve avec des inconnus dans un VVF dans la Creuse avec une cantine dégueu. 

Mais depuis une décennie, ce terme a pris un tout autre sens, surtout pour les suiveurs de la scène musicale indépendante en France. 

 

© Jérome Blin

 

Et oui, depuis maintenant 10 ans, quatre groupes se sont unis le temps de quelques tournées, pour former un super groupe nommé La colonie de vacances. C’est après tout ce temps ensemble que nos joyeux lurons se sont retrouvés non pas sur scène, mais en studio pour sortir leur premier album Echt, le 28 janvier dernier. Ce qu’il faut dire c’est que le groupe réussit avec brio le challenge de sortir un album cohérent et qui reste fidèle au style des quatre groupes qui sont : Electric, Electric, Marvin, Pneu (gloire à Pneu) et Papier Tigre

L’album est ouvert par l’abrasive piste L’amour universel, où l’idée de super groupe prend tout son sens. Il n’est mentionné nulle part si les 12 membres du groupe jouent tous ensemble, mais sur cette piste, on a l’impression que les 4 batteurs sont en fait 23 (chiffre donné au hasard) et donnent le tempo infernal de cette ouverture noise rock complètement barrée. Et les choses ne se calment pas sur Multitude of Snakes, le deuxième morceau presque no-wave, avec ses guitares et synthés au son strident et ses batteries au son tellement métallique qu’on pourrait presque croire que les types tapent sur de la fonte. 

 

 

La suite n’est pas entièrement du même style. Par exemple Z.Z.Z et Z.Z.Y sont beaucoup plus électroniques et les sonorités ressemblent à peu de choses prêt à du Autechre. L’Odio Ha Pazienza et Spectral forment les moments les plus calmes de l’album, entre guitares scintillantes et synthés harmonieux. Avec Alex Weir, l’album reprend un coup de jus, avec une piste rythmée, entrecoupée par des moments beaucoup plus noise qui sonnent comme les japonais de Boredoms

Les Chiens reste dans la dynamique bien math-rock des familles, tandis que Fernweh vient conclure de manière plus calme un album complexe, pas facile d’accès, mais qui en met plein la face. Un peu comme une activité en colo qui tourne mal parce que le mono est taré et que les enfants sont dissipés, mais ça se fait bien parce que le goûter arrive.

 

 

En dehors de cet album très réussi, La Colonie de Vacances est avant tout un groupe de scène qui propose un « quadraphonic show ». Si vous avez la chance d’aller les voir, les quatre groupes se situent aux quatre coins de la salle et jouent simultanément. Donc vos oreilles ne comprennent plus rien, et vos yeux tourbillonnent en essayant de choper le plus d’images possibles.


Pour vivre ça, La Colonie de Vacances se produira sur scène le 24 février à l’Élysée Montmartre, une occasion pour tous les curieux d’aller se prendre une bonne tarte dans la tronche. Et l’album est bien sûr disponible en version physique dans toutes vos bonnes disqueries.