Little Green Cars : Interview après la sortie d’Ephemera

Little Green Cars, formé en 2008, est revenu début mars avec ‘Ephemera‘. Le quintet irlandais s’était fait remarqué en 2013 avec un premier album, ‘Absolute Zero‘. Les critiques, plus que positives, avaient révélé ces jeunes artistes sur la scène internationale : première place des charts en Irlande, classements des révélations 2013 de la BBC, et longue tournée de deux ans.

Le groupe se compose de Stevie Appleby et Faye O’Rourke, à la guitare et au chant. Il y a aussi Adam O’Regan, à la guitare, Donagh Seaver O’Leary à la basse et Dylan Lynch à la batterie. Ces trois derniers forment aussi les choeurs.

Aujourd’hui Little Green Cars vient défendre ce nouvel album aux touches plus folks et aux textes poignants, lourds d’expérience. Nous pensons à Brother, écrite par Stevie pour son jeune frère, ou The Song They Play Every Night, frappant de nostalgie, qui reste longtemps en tête.
Stevie est venu répondre à nos questions.

Little Green Cars : Interview après la sortie d'Ephemera
Adam- Donagh – Faye – Stevie – Dylan Crédit photo : Little Green Cars

 

Il s’est passé pas mal de temps entre la sortie de votre premier album, en 2013, et Ephemera. Pouvez-vous en parler ? Ce dernier album a-t-il été pensé tout au long de cette période ?

Nous avons vécu deux ans de tournée intense aux Etats-Unis, en Europe et en Australie.
Beaucoup de choses se sont passées dans nos vies personnelles pendant ce temps. C’est un album sur le changement, et sur comment les choses vont et viennent dans la vie. C’est seulement après avoir assimilé cette idée de changement que tu peux commencer à déchiffrer son sens et évoluer.  Quand nous avons décidé d’enregistrer ‘Ephemera’, c’était vraiment important pour nous de rendre chaque détail juste, et nous avons travaillés très dur pour être sûr que ce soit le cas.

 

Avez-vous appréhendé la sortie de ce second album, après le succès que vous avez rencontré sur le premier ?

Nous pensons qu’il est important de ne pas croire en son propre succès. Le succès dépend toujours de la manière dont il est défini. Pour nous, c’est quand quelqu’un vient nous voir après un concert pour nous dire à quel point notre musique résonne en lui.

 

Comment travaillez-vous ensemble ? Est-ce que votre manière de travailler a évolué entre les deux albums ?

Faye ou Stevie va écrire une chanson sur une guitare acoustique ou un piano, puis le groupe le travaille ensemble, en composant des parties individuelles.  Après on l’arrange tous ensemble, jusqu’à ce que cela sonne juste.
Mais chaque nouvelle chanson est une nouvelle aventure et comme beaucoup de compositeurs l’ont dit auparavant, une fois que tu l’as écrite, tu oublies aussitôt la manière dont tu l’as faite.

 

Little Green Cars : Interview après la sortie d'Ephemera
Crédit photo : James Marcus Haney

 

Sur l’album précédent, votre musique oscillait entre rock et folk. Ici, l’ensemble sonne plus généralement folk, entre des guitares plus douces (quoique parfois énervées, comme sur The Party, mais plus pour appuyer la voix), des accords de pianos récurrents, et cette importance toujours accordée aux mélanges vocaux. Était-ce plus cohérent pour l’univers que vous aviez envie de livrer ?

Nous ne nous identifions pas comme un groupe folk, mais nous sommes certainement influencés par les sensibilités lyriques de cette musique. Il n’y a pas de formule sur notre façon de faire de la musique. Il n’y a qu’une chose qui dicte nos décisions musicales : la chanson.  C’est ce qu’il y a au plus profond des paroles qui guident nos recherches musicales. Nous écoutons ces paroles et elles nous disent où aller.
S’il y a une chose que nous avons pu apprendre au cours de ces trois dernières années, c’est comment être plus à l’écoute. Chaque texture que l’on entend, comme le son lisse des guitares ou les accords de piano, a effectivement été pensé et composé  afin de révéler le sens de la chanson.

 

Vos textes sont durs, parfois sombres. Ils parlent de changement et sont souvent le reflet d’une réalité, mais semblent aussi très personnels. D’où tirez-vous votre inspiration ? De votre quotidien ?

Comme je le disais avant, nous avons tous vécu beaucoup de choses après la sortie de notre premier album. J’ai perdu mon père, il y a eu des ruptures difficiles, certaines pannes … Ça se passait toujours quand on était sur la route ; c’est un environnement difficile et au changement permanent.
Nous avons fait beaucoup d’introspection à cette époque, et grandi à travers toutes les adversités émotionnelles qui nous ont touché. Nous écrivons en permanence pour Little Green Cars, ce qui explique pourquoi toutes ces expériences ont atterri dans la musique. Notre musique est une réponse à tout ce qu’il se passe autour de nous. Nous essayons juste de donner du sens à tout ça.

 

Pourquoi avoir choisi Rob Kirwan pour coproduire l’album ?

Pour cet album nous avions envie de diriger nos idées. Nous étions confiants et nous nous sentions prêts à co-produire l’album avec quelqu’un.
Nous connaissions Rob Kirwin par un ami, et nous avons décidé de l’embarquer avec nous. L’enregistrement de l’album a été exaltant. Tout ce que nous avons traversé ensemble après la sortie d’Absolute Zero a permis de nous unir ; nous avons appris à communiquer efficacement les uns les autres et à respecter complètement les opinions de chacun. Nous avons ainsi pu évoluer dans une atmosphère créative, sûre et agréable, qui a permis un voyage intérieur et extérieur sans craintes.

 

Little Green Cars : Interview après la sortie d'Ephemera
Crédit photo : Irish Times

 

Vous avez sorti des clips pour les singles de l’album, et Easier Day a été tourné au Japon. Pouvez-vous expliquer ce choix ? Est-ce qu’il rappelle la longue tournée qui a suivi Absolute Zero ?

Comme je le disais, nous voulions diriger nos idées pour cet album. Cela s’appliquait aussi pour l’aspect visuel du groupe, et nous avons décidé de réaliser tous les clips vidéos par nous-mêmes. Ce clip a été inspiré par l’introduction de Faye : « I’ve been away for a long time », et il raconte l’histoire d’une fille qui a changé sa vie, pour partir ailleurs, à Tokyo, au Japon. Nous avons pensé que Tokyo serait l’endroit parfait pour illustrer l’isolement et la déconnexion de notre personnage.

 

Le top trois musical de Little Green Cars ?
Hounds Of Love – Kate Bush
Downbound Train – Bruce Springsteen
Better Things – Massive Attack

Vous pourrez retrouver Little Green Cars le 25 mai au Pop-Up du Label.