PPJ – Paula, Povoa & Jerge : Interview

Au printemps dernier, alors que nous découvrons tou.te.s les joies du confinement, quelque part dans un petit village normand éclot un projet inédit : le trio PPJ. Au départ occupation de confinement, le projet se concrétise finalement par la sortie en novembre dernier d’un premier EP : Primavera. Armés de leur techno-pop protéiforme et d’influences brésiliennes, les trois ami.e.s nous invitent dans leur bulle de positivité sensible, en plein deuxième confinement, c’est un véritable remède anti-déprime qu’ils nous offrent. Dans une démarche presque altruiste ils poursuivent leur but, faire danser les corps et égayer les humeurs moroses en attendant la réouverture des clubs. Désormais bien implantés dans leur studio de campagne 3.0 d’où l’inspiration semble abonder, le trio s’envole au gré de cet élan artistique, résultat un deuxième EP dont la sortie est prévue pour « très bientôt » .

 

PPJ - Paula, Povoa & Jerge : Interview

 

En attendant, nous sommes allés à la rencontre du trio coloré Páula, Povoa & Jerge. Au programme : bonne humeur, Socrate, baisers et rats de clubs.

 

PPJ c’est les initiales de Pierre Paul Jacques, mais vous êtes qui vous ? 

Páula : Nous on est Páula, Povoa et Jerge. Au tout début on s’appelait indépendamment Páula, Povoa et Jerge avec nos propres blazes d’artistes et puis en fait pour la presse, les médias et l’international c’était plus facile de dire PPJ, ou « pépéjota»  en portugais du Brésil). On est même en train de réfléchir à un petit logo pour essayer de contrer un peu « Pierre Paul Jacques », pour avoir notre propre identité. Un peu dans l’esprit collectif en fait.  

Povoa : Au début, avant même d’être un groupe on est un juste différents musiciens qui se sont mis à faire de la musique ensemble, on était d’accord pour faire le morceau sous nos blazes perso, et finalement on s’est dit que ce serait plus simple avec « PPJ ».

Jerge : On a même reçu un commentaire Youtube hier qui disait « la musique est très sympa, mais le blaze (ndr Páula, Povoa & Jerge) est trop compliqué » . Mais on avait déjà pris cette décision avant. Au départ c’est pas trop réfléchi donc on affine au fur et à mesure.

 

Comment vous êtes-vous rencontrés ? 

Povoa : Avec Jerge on se connait depuis vachement longtemps, on a fait le conservatoire, on y a étudié ensemble il y a presque quinze ans. Après on aurait pu se perdre de vue parce que j’ai beaucoup voyagé, mais non, on a toujours réussi à rester connectés malgré la distance. Et Páula je l’ai rencontré grâce à Jerge.

Jerge : Je les ai fait se rencontrer il y a deux/trois ans. Ils se sont retrouvés contraints de passer un moment à deux parce que je les ai plantés pour une raison que j’ai oublié, voilà leur rencontre.

Páula : Moi j’habitais à Rio et Povoa habitait en Italie. On était tous les deux de passage à Paris, et notre point de contact c’était Jerge.

Jerge : Comme je les ai plantés, ils sont allés au musée à deux et sont devenus amis. Páula je l’ai rencontrée parce que j’avais déjà fait de la musique avec elle dans un précédent projet quand on habitait à Lille. Grâce au flair de Povoa on a pu se retrouver chez son père en Normandie et c’était une super occasion de se retrouver. Au début ce devait être juste un court séjour de deux semaines pour Páula qui venait pour faire un petit son comme ça, et finalement ce séjour ne s’est jamais arrêté. On avait déjà commencé à faire de la musique à distance avec des notes vocales de Páula mais là c’était différent, de « vas-y on fait un petit son ensemble», c’est devenu un projet prioritaire dans nos vies (approbation de Páula & Povoa).

Povoa : Un ami nous a dit qu’on a transformé la merde du confinement en or.

 

Du coup là vous êtes dans votre maison normande c’est ça ?

Páula: Oui c’est ça, on est toujours entre Paris et la Normandie. On se met au vert pour répéter et là c’est d’autant mieux que c’est le printemps !

Povoa : Après on continue d’aller à Paris pour des live, des interviews, et puis pour voir du monde aussi. On adore la Normandie mais ça met un peu de dynamique quand même. Du coup c’est ça notre lifestyle du moment : Paris-Normandie.

 

C’est inspirant la Normandie ?

Páula: On s’y sent bien pour créer car on a de l’espace. En plus on est accueilli par le père de Povoa qui est une crème, on a des animaux… C’est inspirant, on s’y sent tellement bien qu’on peut faire « boum boum » toute la journée.

Jerge : C’est pas tant le chant des oiseaux ou le fait qu’il y ai des arbres, bien qu’on s’est amusé à mettre des bruits d’oiseaux dans Primavera et encore davantage dans celui qui est à venir. (Páula : des vrais bruits d’oiseaux d’ici !)
En fait je pense que ce confinement a été pour tous une prise de recul sur le monde où chacun veut tout faire vite, comme si tout à coup le temps s’arrêtait. Et donc pour ma part, et je pense que Páula et Povoa seront d’accord, en étant ici on a pu profiter au maximum d’un endroit où le temps semble dilué, un endroit où ce n’est pas qu’on n’a rien perdre mais où on peut se recentrer sur soi. À Paris il y a une énergie qui est inspirante, c’est pour ça que je suis venu m’y installer il y a quatre ans. Tu y fais des rencontres, tu rentres chez toi, t’as la tête comme aç, t’es boosté, et ça c’est hyper important ! Mais être ici (ndr en Normandie), c’est aussi un moyen de s’éloigner de toute pression comme celle du label ou du média qui à Paris se trouverait au bout de la rue. Et puis maintenant le lieu fait partie du champ lexical, les images, les textes, l’ambiance, parfois on se dit “ah ouais ça c’est pas assez PPJ Normandie”. On s’est créés ici, ça nous constitue cette localisation.

Páula : Oui c’est ça, on est vraiment entré dans une slow life où nos activités ne sont plus seulement reliées à tout ça ; notre mission c’est d’aller chercher les œufs des poules, ne pas oublier d’aller donner à manger au chien, ce genre de trucs… Ici on crée dans notre bulle. Et si on le souhaite on peut toujours rejoindre le monde extérieur en 1h30 de TER ou par d’autres moyens. Personnellement j’ai encore pas mal de contact avec Rio, et donc je continue de nourrir cette part du Brésil qui est en moi, en fin de compte le mix de tout ça c’est très inspirant. On peut être ici et partout c’est ça qui est bien.

 

 

Jerge tu as dit il y a quelques mois que vous n’aviez pas de limite dans votre production qui allait dans tous les sens. Pour autant y a t il un cadre artistique que vous vous fixez ?

Jerge : On ne s’est jamais dit ça, on ne le fera jamais. On ne se cantonne à rien. Nous nous sommes à l’image d’une bande d’amis avec des bières autour d’un Youtube dans un salon, les discussions passent du coq à l’âne et les musiques aussi, d’un truc folk tu passes à du rap, du rock… Le cadre est défini par notre amitié et l’éclectisme de nos goûts, c’est de la “friendship music”. On pourrait se dire tiens on va se faire un reggaeton, ou tiens on essaye de se faire un titre rap, alors qu’on est pas des rappeurs. Le tableau varie à chaque fois, une fois ça peut être vraiment house à Ibiza, mojito et puis une autre fois on s’attend à faire un son en mode toutouyoutou Gym Tonic, finalement ça devient un truc hyper champêtre : Primavera.

On s’autorise plein de choses. Doido par exemple, c’est une espèce de carte postale sonore, une pensée ultra profonde avec une structure un peu « ébranlée » à l’image du mood dans lequel Páula l’a écrit. A côté il y a Nao sei, c’est totalement une musique à ecstasy. On adore le club mais aussi retranscrire des trucs ultra-mélancoliques au fond du canapé.

Páula: On n’a pas vraiment de limite. Je raconte mes histoires en portugais et elles viennent s’incruster sur tous les tableaux musicaux, s’épanouir dans notre petite boite de chocolat, techno, pop, eurodance, baile funk… On s’amuse en fait. Chaque titre est un nouveau petit challenge.

 

Est-ce que c’est difficile de composer à trois ?

Povoa : Je ne crois pas que ce soit plus difficile que lorsqu’on est seul, c’est différent. Chacun trouve une place différente pour s’exprimer. Parfois il peut y avoir des désaccords mais c’est toujours intéressant, on apprend énormément des autres.

Jerge : Disons que Povoa et moi sommes tous les deux producteurs, et d’avoir la voix de Páula, c’est hyper encourageant, c’est un peu la garantie que le titre sera terminé et sortira.

 

Et donc il ressemble plutôt à quoi votre processus de création à trois ?

Povoa : On n’a pas vraiment de process précis, ça dépend qui est en Normandie à ce moment-là. Franchement jusqu’ici on a un peu expérimenté tous les cas de figures. Aussi bien des audios iPhone envoyés par Páula avec lesquels on a fait une track, vieille track d’un projet perso qu’on a transformée en une track PPJ ensemble, un truc que Jerge a fait tout seul sur un clavier qu’on enregistre et qu’on réutilise pour un morceau… On essaie d’être inventifs donc on ne suit pas de procédés précis.

Páula : Povoa peut proposer quelque chose, Jerge va commencer à travailler sur quelque chose d’autre et à un moment ils vont confronter leurs travaux. Moi il me faut juste une instru et je pose des toplines en écoutant l’un ou l’autre. Après soit je commence à écrire soit j’ai déjà des textes et j’arrive avec. Mais parfois l’histoire se crée avec ce que je vis sur le moment, ça va assez vite… Et après c’est plus un travail de mix et d’ajustement sur lequel Povoa et Jerge sont très pointilleux. Il s’agit de faire entendre ce qu’on ressent, les sensations qu’on veut transmettre sur tel ou tel son. Ça c’est vraiment le moment avant de livrer le bébé final. Et là ça y est le bébé final est livré, on peut s’atteler à la suite.

 

Dans une interview vous évoquiez la technique de la couette sur la tête. Vous avez d’autres techniques secrètes qui font la singularité de vos sons ?

Páula : Il y a les bras en l’air…(rires) La technique de la couette c’est pour avoir des sons plus bas. Et pour les bras en l’air c’est Jerge qui me fait faire ça pour aller chercher certaines notes, je chante en suivant le bras. Et sinon on s’amuse vraiment avec ce qui nous entoure. On aime bien être dehors, parfois j’aime bien être allongée, parfois j’aime bien être debout et danser…

Povoa : Parfois on se donne des contraintes, mais si on le fait c’est parce qu’on sait quelle direction on prend. Par exemple, dernièrement Jerge a eu l’idée de faire une track entière avec un petit clavier Yamaha dont on a utilisé que les samples, ça on peut dire que c’est une technique en soi.

Jerge : Parfois il peut y avoir des obsessions. Il y a un truc qui se passe dans un son, ça appuie une sorte de signature sonore sans pour autant déterminer un style car ce serait contredire ce qu’on a dit y a cinq minutes. J’aime bien personnellement sentir que d’un titre à l’autre il y a un son qui revient, qu’il puisse y avoir comme un menu avec des plats qui se répondent entre eux. En l’occurrence, dans le disque à venir il y a un preset d’usine (sample enregistré dès la conception dans le synthé) qu’on a bien rincé ! À 60€ le synthé on est sur une bonne rentabilité ! (rires)

 

Comment définiriez-vous votre musique ?

Jerge : Friendship music, avec une pointe tropicale. Le but c’est qu’on puisse écouter les titres debout, les rendre dansants. Alors c’est pas le cas de tous mais il y a un entre-deux. T’es pas obligé d’écouter de la grosse techno ou de la grosse house pour danser. En fait, on aimerait bien émouvoir et faire danser en même temps. Même si tu ne comprends pas le sens parce que t’es français et que tu ne comprends pas le portugais, il se passe un truc et c’est trop beau ! Même au-delà du sens des mots tu peux ressentir l’intention, et si tu danses pour nous c’est gagné ! Primavera fait un petit truc dans le cœur et en même temps tu peux danser dessus de manière hyper légère, tu peux même l’entendre sans l’écouter. Tu peux faire un truc à côté, l’écouter à tout moment, il est fait pour que ce soit simple. 

Povoa : Franchement on hallucine un peu des playlists dans lesquelles on a été mis, mais c’est trop bien.

 

PPJ - Paula, Povoa & Jerge : Interview

 

On a des chances de voir Jerge prendre le mic’ sur un futur titre, ou les rôles sont-ils vraiment déterminés ?

Jerge : Moi j’ai un projet solo sur lequel je chante. Dans le projet c’est surtout la voix de Páula qui apparaît un peu comme une évidence.

Povoa : Pour simplifier on pourrait dire que Jerge s’occupe plus de la forme, moi de la texture et Páula de la couleur. Après ça change tout le temps, on apprend beaucoup les uns les autres.

Páula: Moi je ne produis pas mais je suis vraiment une éponge en terme technique, ça me fascine, je pose des questions et à force j’arrive à capter ce qu’il se passe. Je ne suis pas dans la prod à proprement parler mais j’arrive à expliquer où je voudrais aller, ce que je voudrais faire transparaître dans la musique, mes ressentis. Peut-être qu’un jour je me mettrai à produire mais pour l’instant j’utilise les garçons. (rires)

Jerge : Povoa et moi on sait déjà faire pas mal de choses grâce à nos projets solo. On a des influences assez différentes, moi j’ai un attrait assez prononcé pour la pop alors que Povoa fait de la musique peut-être plus synthétique, « chimique »… Indubitablement il y a un peu des rôles qui s’installent. Je pense que c’est important que ça change constamment. Moi j’ai l’impression d’avoir un peu les accords, l’harmonie. Franchement ils me laissent m’exprimer, ils sont vraiment sympas. Déjà les rôles s’inversent dans certains titres du prochain EP.

Páula : On peut commencer à deux avec Povoa et Jerge peut arriver et amener sa patte qui teintera la création presque en la reconstruisant différemment.

 

Páula apporte cette touche brésilienne et festive, quelles vibrations émotionnelles vous apportent vous Povoa et Jerge ?

Povoa : On est vraiment différents Jerge et moi, d’ailleurs on est même nés à six mois d’intervalle comme si tout nous opposait, on ressent tout différemment donc c’est même bizarre qu’on s’entende si bien, on se complète un peu. 

Jerge : J’ai une personnalité plus expansive, je peux passer de 0 à 10 000. Je peux être un peu plus fébrile. Quand j’ai une idée je dois la concrétiser. Jules quant à lui est plus patient, il a une sobriété émotionnelle qui fait qu’il laisse de la place aux personnalités comme la mienne.

 

Dans Sua Boca vous parlez de cette ode à la sensualité festive, est-ce que s’embrasser en 2020 c’est du blasphème ?

Páula : Moi en 2021 j’ai fait pas mal de bisous et j’espère qu’on pourra continuer de s’embrasser. Et dans tous les cas, on ne s’embrassera certainement pas autant que les participants du Carnaval de Rio qui m’ont inspiré ce titre. Avec la période c’est sûr que c’est compliqué, mais j’espère qu’on continuera d’avoir envie de se rouler des pelles et qu’on continuera de rencontrer des personnes chouettes à qui en rouler. Donc non ce n’est pas un blasphème, même si c’est sûr qu’il faut faire gaffe etc, que l’approche devient peut-être plus timide… J’espère pouvoir embrasser quelqu’un sur Sua Boca, danser, vivre au soleil…

 

Socrate disait : Je sais que je ne sais rien, Não sei, c’est un hommage à Socrate ou ça traduit plus une incertitude face à l’avenir ?

Páula : C’est du Socrate et de l’incertitude. Não sei, c’était vraiment un moyen de me connecter à mon vécu lié au Brésil. Ça raconte le départ de France vers le Brésil, je savais vraiment que je voulais reconnecter avec mes racines brésiliennes, mais c’était la seule chose que je savais. Les gens me posaient plein de questions pratiques et moi je répondais « Não Sei » (je ne sais pas en portugais). J’avais juste envie de me lâcher et de construire au fur-et-à-mesure, et puis même encore aujourd’hui je suis toujours dans le não sei. Encore plus avec le contexte et finalement limite ça m’apaise de ne pas savoir, ça laisse place aux surprises. Je préfère vivre l’instant, et comme beaucoup de gens l’entendent dans Não Sei, « danser » .. En attendant je sais au moins une chose c’est la richesse que m’apporte mon entourage, ma famille, mes amis, et évidemment la musique.

 

Faudra-t-il attendre un prochain confinement pour votre prochain EP ? 

Páula : En fait c’est vraiment ce qui s’est passé pour la confection du deuxième EP qu’on a totalement réalisé pendant le deuxième confinement qu’on avait même un peu anticipé deux semaines avant la date officielle. On voulait faire un deuxième disque et là on va en faire un troisième, un quatrième… Est-ce qu’on sera toujours ici on sait pas, mais c’est en projet.
Le prochain EP, le disque est prêt, et il sort…bientôt sur Moshi Moshi.

 

Après Primavera, on reste sur une saison (80’s) ensoleillée ?

Páula : Cette fois l’EP est plus inspiré par l’hiver, ou du moins par des lumières différentes de celles du printemps. Des lumières plus nocturnes, il s’appelle Sonio, “rêve” en portugais.

 

Ça vend du rêve….

Jerge : J’espère que les gens vont acheter ce rêve. (rires)

Páula: Non j’espère qu’ils vont surtout le vivre ce rêve !

 

 

Est-ce que la situation actuelle des clubs a pu influencer vos compositions ? 

Jerge : Oui, clairement la frustration de ne pas pouvoir jouer en club a pu nous inspirer, mais plus dans le sens où plusieurs sons de Primavera ont été composés pour être joués en club aussitôt qu’ils rouvriront. Par exemple avec l’édit d’une version de 8min de Não Sei. En septembre dernier j’ai pu le jouer à Panic Room à Bastille, c’était ouvert. C’était trop bizarre, tout le monde avec des masques, qui étaient là comme des mecs qui sortent de prison et qui vont dans un strip-club, c’était vraiment tout le monde se lâchait de malade ! T’es là, tu joues ton son et en mode radar t’essaies de voir comment ça prend : « Je suis avec mes rats de laboratoire, ils ne savent pas que je suis scientifique, comment est-ce qu’ils réagissent…». À défaut ces derniers mois on a clubbé tous les trois en Normandie avec un verre de Calvados.

Páula : Mais on a de la chance aussi car pas mal de DJs ont fait voyager notre musique à l’international. Après pour Sonio c’est moins le cas, il n’y a pas de morceaux au format club, ce qui n’empêche pas pour autant qu’ils peuvent être remixés ou joués en club. 

 

Quand est-ce qu’on vous retrouve, vous faites des dates assises ? 

Páula : On nous parle de live parisiens cet été en format Covid où le public est assis. On dit que notre musique n’est pas faite pour être écoutée assise, mais nous ferons avec si besoin. Après on entend dire qu’il y aura parfois peut-être des dates assises qui seront avant-tout des prétextes et qu’au final on se retrouvera à danser… Quoi qu’il arrive on a vraiment hâte de jouer en live, d’autant qu’on a des bookers (Pedro booking) qui ont vraiment cerné la vibe de PPJ, cette ambiance transatlantique, France, carnaval, pop, club français, Europe, Brésil… qui nous soutiennent à fond.

Jerge : Après moi danser assis je sais le faire, pas besoin de sauter comme un kangourou.

Páula : Si chacun se responsabilise il y a vraiment moyen d’organiser des événements, des petites jauges, que les gens soient testés… On ne sait pas comment ça va se passer. Nous on est chauds même si les gens sont assis. Après ça va peut-être dégénérer…

 

Thomas Pesquet vient de rejoindre la station spatiale internationale, y a-t-il un titre que vous voudriez lui transmettre pour qu’il l’encapsule à l’attention de potentiels extra-terrestres ?

Jerge : À la base, il faut déjà montrer qu’on est bien intentionnés. Même si de la-haut ils doivent bien voir qu’on n’a pas une super bonne gestion de notre planète et qu’il y a moyen qu’ils nous méprisent déjà, on doit être humble… (rires) et en l’occurrence le plus humble de nos morceaux c’est Doido. Après je serais surtout très curieux d’entendre la musique faite par les martiens parce que j’imagine la musique du futur comme des des bulles d’ambiances, genre très courtes et répétitives, un peu à l’image des vidéos de 12s sur Spotify.

Páula: Pour moi ce serait Primavera parce que quand je vois l’effet que ça a fait sur Terre je me dis que là-haut ça peut envoyer un message super fort de paix, et mettre tout le monde d’accord.

Povoa : Si on leur envoie tout notre EP ils seront trop contents.

 

Des recommandations musicales pour les auditeurs d’Hardies ?

Povoa : On pourrait faire de la promo pour les copains mais on en a trop et on voudrait pas faire de jaloux, don on vous invite à écouter notre playlist sur Spotify qu’on essaie d’actualiser chaque semaine. C’est représentatif de la multiplicité de nos influences, nos goûts à tous les trois.

Le mot de la fin ?

Páula : Muito bom ! Ça veut dire délicieux en portugais. Enfin c’était chouette ou Não sei, ouais ça c’est bien !